Résumé Voit-on se dessiner une uniformisation des expériences masculines et féminines du passage à la retraite ou bien les différences selon le sexe se maintiennent-elles, voire s’accentuent-elles, chez des retraité(e)s, dont on pense qu’ils(elles) ont adopté les modèles culturels, et notamment les idéaux égalitaires de la génération qui les suit ? L’article apporte quelques éléments de réponse à ces questions à partir de l’analyse de 32 entretiens approfondis recueillis auprès de retraité(e)s récent(e)s, belges et français, adossée aux résultats de deux questionnaires ayant obtenu 462 réponses au total. Trois dimensions ont été étudiées : les remaniements identitaires consécutifs à la cessation de l’activité professionnelle, la remise en cause des rôles familiaux et sociaux et la dimension spatiale au sein desquels s’inscrivent ces processus. L’imbrication des effets de période et de génération, des milieux d’appartenance et des usages sociaux du territoire contribue à produire des configurations d’attitudes diversifiées.
Résumé Les mesures de protection ont été envisagées par le législateur (loi du 3 janvier 1968) comme une des modalités de la solidarité familiale. L’exercice de ces mesures, en particulier lorsque le mandat est attribué à un membre de la famille, constitue une occasion de mise en évidence des modalités selon lesquelles se règlent les services dans la parenté. Ces dernières années, ce sont les personnes les plus âgées, principalement les femmes, qui ont fait l’objet des mesures les plus nombreuses ; le juge prononçant des tutelles à leur égard (mesures les plus restrictives) et appliquant plus fréquemment ici la primauté familiale. Pour mieux comprendre la dynamique des solidarités intrafamiliales dans ces situations, l’attention est portée ici sur le mode d’entrée des descendants dans l’exercice des mesures, sur les activités réalisées à ce titre entre protection de la personne et protection des biens et sur les collaborations avec les autres apparentés et les professionnels présents. Pour rendre compte de la diversité des positions rencontrées, deux modes d’organisation ont été distingués. Le mode de la continuité et de la complémentarité des soutiens exercés au sein de la famille met en évidence des formes de polyvalence entre apparentés et un souci d’équité dans la mobilisation pour la qualité de vie de l’ascendant. Le second mode correspond à la mise en place d’une activité plus spécialisée et plus circonscrite qui s’exerce de manière juxtaposée aux autres soutiens provenant des membres de la famille. L’exercice se focalise alors sur la gestion des biens de l’ascendant dans une perspective d’égalité à préserver entre les descendants et sur l’objectif d’une représentation juridique de l’ascendant auprès des professionnels.
La nécessité d’une mesure de protection juridique à un moment particulier du parcours du vieillissement est liée au fait que certains acteurs – parents et professionnels – formulent des liens entre certaines caractéristiques des individus et les activités à réaliser dans leur contexte de vie. Ces moments rendent perceptibles les contextes qui font vulnérabilités, lesquelles tiennent aux articulations entre la situation de la personne et les ressources limitées de son environnement. Deux logiques peuvent être différenciées dans le cours de ces argumentations. La première tient à la qualification de la situation de la personne : lorsqu’elle ne mobilise plus sa capacité d’individualisation, la protection peut être une modalité de préservation de ses intérêts et, parfois, de ses capacités d’agir : un tiers étant officiellement légitimé pour l’assister ou la représenter. La seconde renvoie au fait que le contexte de la personne est souvent présenté comme à l’origine d’une vulnérabilité collective, entre différents modes d’action de parents-soutien. De ce point de vue, la protection participe d’une recherche de délégation d’une part du travail des parents-soutiens, en présence d’instabilité des arrangements et des coopérations, voire de conflits entre des acteurs. Ce texte met en évidence les attentes de réduction d’incertitude que les différents acteurs privilégient lors des trois moments d’une demande de protection : la requête, l’examen médical, le mandat prononcé.
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