Nous remercions les membres du comité éditorial pour leur relecture attentive de cette introduction, et tout particulièrement Sylvianne Rémi-Giraud, qui nous a épaulés tout au long de la réalisation de ce dossier.
Since 2014-2015, population displacements caused by the Syrian civil war along with the broader range of migratory flows to Europe have resulted in a situation that has often been described in host countries as a crisis. Because the relation between migration and crisis is fraught with complications, most migration studies now include a prior warning about the term crisis or the expression migratory crisis, as a reminder that the discursive frame is not neutral and should therefore be kept at a distance. Indeed, the set of interpretations generated by the word crisis are questionable and inherently biased. Originally used in medical vocabulary, it refers to an intense period that represents a break in the "normal" course of events ("pathological" implications are always inherent) while at the same time positing a resolution, an "exit from crisis" that calls for solutions (Veniard, 2013). The question is whether, even when kept at a distance, the mere use of expression migratory crisis does not fall into the same pattern; after all, it has the same semantic structure and seems to propagate the same set of interpretations.
Politiques des langues dans les organisations internationalesToutes les organisations internationales, qu'elles soient intergouvernementales ou non, sont confrontées à la question de la ou des langues dans lesquelles leurs membres et leurs employés travaillent et communiquent. Celles qui nous intéressent ici ont fait le choix, plus ou moins assumé et plus ou moins suivi d'effets, d'écarter l'option du monolinguisme, qui consiste à imposer une lingua franca à tous les niveaux de communication, au profit du multilinguisme, à savoir le recours à plusieurs langues, dans leurs échanges internes comme dans leurs déclarations publiques. Leurs motivations sont diverses : elles tiennent à leurs terrains d'intervention (c'est le cas des missions humanitaires), répondent à des enjeux diplomatiques (pour ne pas favoriser ouvertement tel ou tel membre de l'organisation), et/ou relèvent de leurs objectifs mêmes (la transposition d'une même norme juridique dans plusieurs pays, la constitution d'une citoyenneté supranationale, etc.). À moins que tous les individus concernés soient plurilingues 1 -ce qui n'arrive pratiquement jamais, à l'exception de quelques groupements extrêmement restreints (comme certaines sociétés savantes) -, le choix du multilinguisme implique un travail constant -et coûteux -de traduction et d'interprétation, dont les répercussions politiques sont encore trop souvent sous-estimées.Ce sont ces dernières que le présent dossier vise à éclairer, dans une perspective pluridisciplinaire. Il s'inscrit à cet égard dans un champ de recherche que les acteurs et actrices impliqués ont, dans une large mesure, suscité et contribuent encore à animer, en lien avec des chercheurs et chercheuses issus 1. Suivant l'usage (voir par exemple Touitou-Benitah, 1998), nous distinguons entre multilinguisme (présence de plusieurs langues dans une même organisation, ce qui implique un travail de traduction) et plurilinguisme (maîtrise de plusieurs langues par les individus).
Cet article envisage le rapport entre l’État et la philanthropie à travers la procédure de reconnaissance d’utilité publique des associations et fondations telle qu’elle est pratiquée au début de la Troisième République. Plus précisément, il s’interroge sur la façon dont les membres du Conseil d’État, que le gouvernement doit consulter en la matière, jugent de la recevabilité des demandes qui leur sont soumises. Il montre qu’au-delà des critères juridiques, malléables, ces grands serviteurs de l’État s’appuient sur leur connaissance des œuvres, partielle et partiale puisque limitée à la « nébuleuse réformatrice » dont ils font partie.
L'accueil en crise : pratiques discursives et actions politiques * La situation résultant des déplacements de population provoqués depuis 2014-2015 par la guerre civile syrienne et, plus largement, de l'ensemble des flux migratoires vers l'Europe, a souvent été décrite dans les pays d'accueil comme une crise. Le lien entre migration et crise est tel que la plupart des études consacrées aux migrations comportent désormais une mise en garde préalable sur le terme de crise ou sur l'expression crise migratoire, rappelant que le cadrage n'est pas neutre et qu'il convient dès lors de le mettre à distance. De fait, ce mot produit une grille de lecture à la fois orientée et contestée. Issu du vocabulaire médical, il implique d'une part une période intense qui représente une rupture dans le cours « normal » des choses (elle a toujours quelque chose de « pathologique »), mais suppose à la fois une résolution, une « sortie de crise » qui appelle des solutions (Veniard, 2013). À cet égard, on peut se demander si ce qu'on désigne par crise migratoire, même en mettant cet usage à distance, est une crise comme une autre, au sens où elle actualiserait les mêmes significations, selon une structure sémantique identique.L'usage du mot a été très tôt remis en cause par les acteurs mobilisés dans l'accueil des personnes déplacées, dont les prises de position ont été relayées par certains journalistes. Des chercheurs en sciences sociales ont également questionné la nature inédite des événements au regard de la longue histoire des migrations de et vers l'Europe (Diaz, 2021). La façon dont ce cadrage s'est imposé et les effets sociopolitiques qu'il produit ne sont encore que partiellement connus. À la suite des nombreux travaux qui se sont attachés à décrire les mots des migrations (Collectif, 1997), en particulier leur médiatisation
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