À l’aube du xx e siècle, la concrétisation du projet d’une union sanitaire universelle parachève l’œuvre de coopération menée depuis 1851 contre les épidémies. À partir de 1907, l’Office international d’hygiène publique de Paris ambitionne de conduire les affaires sanitaires internationales, entre paix et guerres. À l’âge de la jeune Société des nations, la rencontre tumultueuse entre tenants de l’Office de Paris et les promoteurs, étatiques et non étatiques, d’un nouvel agencement du monde, ouvrent la voie à un système sanitaire international hybride et multipolaire.
Depuis les bosses crâniennes censées refléter le caractère (une théorie désignée sous le nom de théorie de la phrénologie) jusqu’au « cerveau électrique », en passant par l’avènement de la théorie neuronale, l’histoire du cerveau et du système nerveux du début du XIXe siècle jusqu’aux années 1940 révèle un large éventail, tant au regard de la pluralité des disciplines et des techniques utilisées qu’à celui des acteurs multiples qui s’y intéressent ; et cela, des sciences populaires aux instituts de recherche les plus réputés. La relation avec les sociétés est fondamentale : controverses, médiatisation et contestation des pratiques médicales, guerres, mais aussi innovations techniques, institutionnalisation et internationalisation croissantes de ces champs scientifiques. C’est dans ce passé pluriel que les neurosciences contemporaines puisent leurs origines.
À partir des années 1940, plusieurs dynamiques permirent de renforcer le champ des sciences du cerveau et du système nerveux dans un processus interdisciplinaire, favorisé par l’idée que les biochimistes viendraient désormais éclairer les mécanismes physiologiques du système nerveux. Plus globalement, des grands programmes de recherche comme le projet Manhattan ou bien la réalisation de l’ENIAC (electronic numerical integrator and computer), avaient mis en évidence l’interpénétration, sans dépendance unilatérale de l’une à l’égard de l’autre, des sciences et des techniques. L’illusion d’une technique « appliquant » les découvertes scientifiques s’évanouit alors. Le concept de « technosciences »*, en permettant de sortir de cette dichotomie, permet de mieux comprendre comment, entre les années 1940 et 1970, diverses trajectoires convergèrent pour donner naissance aux « neurosciences modernes » [1, 2].
Samedi 17 novembre 2012 Salle Marc Bloch (Sorbonne) de 14h à 17h Philippe PETRIAT (CEMAF), D'une histoire locale à une histoire mondiale du massacre de Djedda (1858) En prenant pour objet une émeute qui éclata à Djedda le 15 juin 1858 et au cours de laquelle une grande partie des résidents européens fut tuée, on tentera de réfléchir aux significations
L’itinéraire de John Netten Radcliffe, entre 1850 et 1884, se fit à la croisée de l’ Epidemiological Society de Londres et du Medical Department . Alors que l’épidémiologie s’affirmait comme discipline, le médecin devenait spécialiste de l’information et des foreign epidemics. Ses investigations embrassaient les espaces mondiaux et locaux, les temps passés et présents des épidémies. Son expertise servait une prophylaxie qui fût apte à prévenir le danger épidémique tout en répondant aux intérêts de l’Angleterre victorienne.
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