Cette sociologie des expériences de la détention réalisée dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur (Tarn) saisit les pratiques sociales des détenus dans et aux abords de leur cellule afin d’appréhender les formes d’expression du contrôle tout autant que les stratégies employées pour s’en détourner. Car si l’encellulement est une expérience éprouvante pour le jeune détenu, il peut, paradoxalement, recouvrir les propriétés d’une expérience critique de résistance à l’emprise carcérale. Ainsi la cellule est-elle conjointement le lieu de l’isolement et de la prépotence : un espace privé qui se prête à la réappropriation. De même, s’en extraire pour échapper à la discipline carcérale conduit les adolescents à rejoindre les activités collectives destinées à les (ré)éduquer.