GCB a publié, en 2005, le commentaire d'un jugement 1 à l'occasion duquel un tribunal a entériné les conclusions d'un rapport d'expertise ayant « critiqué l'ordre de passage des malades le jour où avait eu lieu une coloscopie, en rappelant que les malades porteurs d'une infection connue devaient être examinés en fin de programme » 2 . En l'espèce, une patiente avait présenté une hépatite C dans les suites d'une coloscopie sous anesthésie, diligentée immédiatement après une autre malade connue comme étant infectée par le VHC. Le commentateur de ce jugement, Christian Sicot (Sou Médical, Groupe MACSF) écri-vait : « Dans le cadre d'une démarche de gestion des risques, l'observation précédente est un nouvel exemple des conséquences dommageables d'une déviance, c'est-à-dire du franchissement d'une « défense immatérielle » représentée par la règle de bonne pratique de « toujours mettre en fin de programme d'une séance d'endoscopie digestive tout malade dont on sait qu'il est porteur du VHC ».La SFED répondait à l'assureur quelques mois plus tard 3 , en soulignant le danger, pour les juges -et donc rapidement pour les malades -d'exprimer, sous couvert de position expertale, des opinions personnelles non fondées sur des références d'études publiées, de recommandations de sociétés savantes ou autre source scientifique dûment validée. Thierry Vallot et Jean-Christophe Lucet réaffirmaient, dans la même rubrique « Controverses » de la revue qu'il n'existe actuellement aucun texte réglemen-taire qui aborde la question de l'ordre de passage des malades en endoscopie digestive en fonction de leur statut infectieux, tandis que Christian Sicot maintenait sa position.Les qualités de l'état de l'art opposable L'état de l'art, en médecine comme en architecture ou dans toute autre profession (cf. pour une définition inté-ressante sur les « usages professionnels », un arrêt de la Cour de cassation sur le trempage des coquilles SaintActa Endosc (2008) 4 [Suppl 1]: S65-S69