« Un petit examen de conscience » : Joseph-Papin Archambault et la reconquête linguistique de Montréal (1912-1922)

Abstract

Discours politiques et mobilisations citoyennes Volume 24, numéro 3, printemps 2016 URI : id.erudit.org/iderudit/1036732ar

La pensée éducative et les intellectuels au Québec

“…C'est à la même époque qu'il devient enseignant au collège Sainte-Marie (1904-1909 et modérateur de l'Association catholique de la jeunesse canadienne-française (1906)(1907)(1908)(1909), et qu'il entreprend des projets de maisons de retraite fermée. Ordonné prêtre en 1912, il organise cette même année le Premier congrès de la Société du bon parler français, ce qui l'amène à créer, l'année suivante, aux côtés de Joseph Gauvreau et Omer Héroux, la Ligue des droits du français, ligue qui deviendra en 1917 la Ligue d'Action française et qui donnera son nom à la revue L'Action française (Bérubé, 2014 ;Bérubé et Lemieux, 2016). Après un passage en Europe, où il poursuit des études en sociologie, il s'intéresse à l'École sociale populaire, créée en 1910, mais passée depuis aux mains des jésuites.…”

“…Si quelques études abordent ici et là le rôle joué par Archambault entre autres comme défenseur de la langue française, promoteur du corporatisme ou détracteur du communisme, ce sont surtout ses oeuvres, à commencer par l'École sociale populaire, qui ont jusqu'ici attiré le plus l'attention des chercheurs (Trépanier, 1994 ;Bélanger, 1999 ;Bérubé et Lemieux, 2016). Dans ces études, Archambault est principalement présenté comme un être « infatigable », un habile communicateur et un organisateur hors pair.…”

“…Dégager la pensée éducative d'un personnage comme Joseph-Papin Archambault n'est pas une entreprise facile. Non seulement « les textes de Joseph-Papin Archambault sont légion » (Bélanger, 1999, p. 14), mais nombre d'entre eux sont également signés au nom de l'École sociale populaire ou sous des pseudonymes, dont les plus connus sont Pierre Homier, Henri Beauvais et Le Veilleur (Arès, 1983 ;Bérubé et Lemieux, 2016). À cela, il faut ajouter qu'une grande partie de ses textes ont surtout pour but de propager au Canada français la doctrine sociale de l'Église, ce qui l'amène à occuper assez peu de place dans ses propres textes.…”