Un nouveau regard sur la pulsion, le trauma et la méthode analytique. Première partie : une théorie de la psyché

Abstract

FiligraneUn nouveau regard sur la pulsion, le trauma et la méthode analytique. Première partie : une théorie de la psyché

La clinique de l’extrême dans le cadre de l’intervention humanitaire : le paradoxe du contenant non contenu

“…Souvent, leurs difficultés font en sorte que leurs vécus ou leurs angoisses constituent des « messages » qui n'arrivent pas à se formuler ou se signifier. L'objectif est de remettre en marche la capacité de penser ces ressentis en se sortant peu à peu du fonctionnement hallucinatoire (Reid, 2008) qui les amène à vouloir s'amputer de ces émois pénibles. Il s'agit d'une écoute réflexive où un « autre semblable » se laisse toucher et tente d'effectuer une élaboration des ressentis dans un processus de pensée partagée (Roussillon, 2008).…”

Le témoin

“…Avec Julie et Catherine, qui ont toutes deux vécu de graves traumatismes pendant l'enfance et qui présentent certainement un fonctionnement traumatique de la psyché (Reid, 2008), il m'a semblé qu'un des courants forts du rapport transféro-contre-transférentiel a été l'assignation de l'analyste comme témoin. Mais témoin de quoi, et pour quoi ?…”

“…« Penser le traumatisme » n'a que peu à voir avec les faits de l'histoire, si fascinants et sédui-sants soient-ils par ce qu'ils donnent à voir ainsi que par leur potentiel explicatif (comme dans les récits spectaculaires de Julie et de Catherine). Il s'agit plutôt du fonctionnement traumatique de la psyché (Reid, 2008) -qui bien sûr ne peut être sans un certain rapport de causalité avec les faits historiques -tel qu'il se manifeste dans l'ici-et-maintenant de la séance, c'est-à-dire ayant l'hallucinatoire comme principe organisateur, ce qui entraîne une indifférenciation du dedans et du dehors ainsi qu'une équivalence représentation-perception empêchant toute élaboration psychique du traumatisme (Reid, 2010). L'analyste qui écoute, nous dit Schneider (1992) est tout autant témoin que complice.…”

Problématisation des dimensions psychiques et sociales dans l’intervention, une perspective socioclinique

“…Mais l'excès de cohérence peut aussi laisser échapper une variété infinie de possibles. La théorie du trauma qui s'inscrit dans ce schème d'intervention est d'ailleurs de plus en plus remise en question en psychanalyse (Reid, 2008).…”

“…La psychanalyse contemporaine dégage une troisième topique dont les instances seraient le soi et l'objet. Ici, le dedans et le dehors ne se trouvent pas dans un conflit structural, mais plutôt dans un rapport o 1, printemps 2011 160 d'interaction (Reid, 2008). On pourrait tout aussi bien avancer l'idée d'une sociologisation de la psychologie.…”