Transitionnalité, narrativité et traitement du traumatisme

Abstract

L’auteur interroge la pertinence des dispositifs de soins médiatisés, et plus spécifiquement la médiation conte, comme un aménagement à même de créer du tiers et d’installer les conditions propres à la remise en route d’une transitionnalité en panne. Sont interrogées électivement les dimensions de mise en récit et de narrativité propres au conte. Cette médiation permet-elle, à un âge où se raconter s’avère justement transitoirement bien difficile, de soutenir « l’identité narrative » au sens qu’en donne Paul Ricœur ? Peut-on envisager que la consolidation de « l’identité narrative » concoure au traitement d’îlots traumatiques grâce notamment à la mise en récit historisante ?

Le conte merveilleux dans le traitement de l’anorexie mentale entre illusion et destruction

“…En définitive l'utilisation des contes, même chez des grands adolescents, peut être très riche pour peu que nous fassions confiance à notre propre créativité pour accompagner les patients adolescents ayant ou non des troubles alimentaires (Costantino, 2016(Costantino, et 2017. D'abord en favorisant l'illusion d'une non-existence d'un psychisme individuel originel.…”

Écriture et symbolisation à l’adolescence. Étude d’un dispositif à médiation thérapeutique auprès d’adolescents en situation de placement

“…La question de la narration est d'une importance particulière à l'adolescence puisque c'est par elle que le dégagement du trauma, en tant qu'inscription dans l'actuel, est possible. À travers la narration dans un contexte de création (par exemple dans le cadre des médiations contes), la narration se présente comme le processus de rêverie, c'est à dire comme une réalisation hallucinatoire du désir dans le temps même de la figuration de ce qui cause la souffrance du sujet (Constantino, 2017). Dans la création adolescente, dans sa narration, la question de l'organisation des représentations en un tout cohérent, en intrigue, arrive secondairement à un premier mouvement de décharge, et l'identité narrative porte une fonction de liaison, de réflexivité et d'inscription dans la temporalité (Constantino, 2017).…”

“…À travers la narration dans un contexte de création (par exemple dans le cadre des médiations contes), la narration se présente comme le processus de rêverie, c'est à dire comme une réalisation hallucinatoire du désir dans le temps même de la figuration de ce qui cause la souffrance du sujet (Constantino, 2017). Dans la création adolescente, dans sa narration, la question de l'organisation des représentations en un tout cohérent, en intrigue, arrive secondairement à un premier mouvement de décharge, et l'identité narrative porte une fonction de liaison, de réflexivité et d'inscription dans la temporalité (Constantino, 2017). La médiation, si elle repose sur les dimensions de la narrativité, pourrait alors convenir spécifiquement à la question de la construction identitaire à l'adolescence.…”

“…La médiation, si elle repose sur les dimensions de la narrativité, pourrait alors convenir spécifiquement à la question de la construction identitaire à l'adolescence. Dans ce contexte, les configurations groupales et la présence du thérapeute dans le processus seraient des vecteurs d'associativité plurielle, de co-narrations, qui ont des effets subjectivants et de réflexivité (Constantino, 2017). La médiation peut alors permettre une inscription dans une démarche de narration, qui vise à restaurer les enveloppes psychiques précoces et relance les processus de reconnaissance de l'objet ; le sujet écrivant s'engage dans un processus de reconnaissance de l'autre, de découverte ou de ré-découverte de l'existence de l'autre sujet (Pouillaude, 2017), et se lance également dans la constitution de sa narrativité.…”