Traitement médical de l’hypoactivité vésicale

Abstract

L'hypoactivité du détrusor, définie par l'existence d'une contraction détrusorienne, réduite en force ou en durée déterminant une vidange vésicale prolongée ou un défaut de vidange complète dans un temps habituel [1,2], demeure un problème thérapeutique imparfaitement résolu. Les différentes classes pharmacologiques ayant fait l'objet d'application thérapeutique dans l'hypoactivité du détrusor (HOD), agonistes cholinergiques, anticholinestérasiques et prostaglandines visent à renforcer les capacités contractiles cholinodépendantes du détrusor. La médiation non adrénocholinergique du réflexe mictionnel n'a pas fait l'objet de développement thérapeutique dans cette indication. Cette mise au point corrige les résultats des travaux cliniques contrôlés évaluant l'intérêt clinique et/ou urodynamiques des agents cholinomimétiques dans l'hypoactivité vésicale (HOV). Leur pertinence thérapeu-tique, préventive ou curative, en monothérapie n'apparaît pas établie et l'intérêt de la combinaison d'agents pharmacologiques reste à confirmer.Abstract: Detrusor underactivity, defined as contraction of reduced strength or duration resulting in prolonged bladder emptying or failure to achieve complete bladder emptying within a normal time frame [1,2], remains challenging for pharmacological management. Several pharmacological agents have been proposed in the treatment of this condition, all targeting the cholinergic component of detrusor contractility. These include direct and indirect cholinergic drugs, anticholinesterasic agents and prostaglandin. Non-adrenocholinergic control of the micturition reflex is given little importance in the medical treatment of detrusor underactivity. This literature review focuses on data from controlled studies evaluating its pharmacological treatment. The preventive or curative efficacy of cholinomimetic drugs has not been established, and the effectiveness of combined therapy remains to be proved.

Intérêt du béthanéchol chloride dans le traitement de l’hypoactivité détrusorienne chez les patients blessés médullaires. Revue de la littérature et présentation de trois situations

“…Les revues de la littérature sur le BC ne nous permettent pas de nous faire une idée juste sur l'efficacité de ce produit, car elles sont inhomogènes et les résultats, souvent contradictoires, sont peu comparables entre eux [7][8][9]19]. Par ailleurs, la définition même de l'hypoactivité détrusorienne est discutée, si bien que les paramètres utilisés pour étudier l'efficacité du traitement sont très variables [1,2,7,15,16,18,[20][21][22][23][24][25][26][27].…”

“…Nous nous focaliserons uniquement sur le BC, mieux étudié chez l'homme. Ses principales propriétés sont une sélectivité urinaire liée à son faible effet nicotinique et à son tropisme particulier pour les récepteurs muscariniques, et un effet prolongé par sa résistance à la dégradation par l'acétylcholines-térase [7,16]. Deux modalités d'administration du BC existent : la forme orale, avec des dosages variant de 50 à 200 mg et la forme sous-cutanée à 5 mg. Sans étudier l'efficacité clinique du BC en termes de vidange vésicale, Diokno et Lapides ont montré que la forme sous-cutanée augmente la pression détrusorienne dans les dix minutes suivant son administration, avec un pic à 30 minutes et un arrêt de l'effet en deux heures.…”

“…Quatre revues de la littérature, publiées entre 2007 et 2009, reprennent l'ensemble des études randomisées contrô-lées concernant le traitement par BC à visée préventive ou curative dans le cadre de la rétention urinaire [7][8][9]19]. Les principales études sont regroupées dans le Tableau 1.…”

“…Deux mécanismes différents peuvent expliquer l'hypoactivité détrusorienne [7][8][9]. Elle peut être purement liée à la lésion, neurogène, avec défaut de l'information afférente au détrusor, donc défaut de stimulus contractile.…”

“…Lamothe (*) · D. Genoud · A. Al-Khodairy Service de réadaptation en paraplégie, clinique romande de réadaptation, avenue du Grand-Champsec 90, CH-1950 Sion, Suisse e-mail : gaelle.lamothe@crr-suva.ch Elle peut également être due à un défaut de réponse au stimulus, par exemple lors d'un globe vésical passé inaperçu en postopératoire chez un patient non sondé. Dans ce cas, l'atteinte est myogène avec incapacité détrusorienne à répondre à une stimulation en se contractant [7].…”