La revue scientifique électronique pour les recherches sur Bruxelles / Het elektronisch wetenschappelijk tijdschrift voor onderzoek over Brussel / The e-journal for academic research on Brussels
2016
Collection générale | 2009Dix ans d'expropriations et d'expulsions au Quartier Nord à Bruxelles (1965Bruxelles ( -1975 : quels héritages ?De hedendaagse erfenis van tien jaar onteigeningen en uitzettingen in de Brusselse Noordwijk (1965-1975
Ten years of expropriations and evictions in the BrusselsNorth Quarter (1965Quarter ( -1975 (1965)(1966)(1967)(1968)(1969)(1970)(1971)(1972)(1973)(1974)(1975) : quels héritages ?Fin des années soixante, l'agglomération bruxelloise fut l'objet d'un processus de modernisation qui transforma profondément certains quartiers. Dix années plus tôt, l'Expo 58, la jonction Nord-Midi et la construction de la Cité administrative avaient déjà fait pénétrer l'architecture moderniste à Bruxelles. L'enthousiasme que ces projets suscitèrent, les très faibles réactions de ceux qui devaient les subir et la forte croissance des Golden Sixties (1960Sixties ( -1970 firent éclore chez certains politiciens locaux, urbanistes et architectes, une volonté de poursuivre à grande échelle la modernisation de la ville. Grâce à la promesse d'un enrichissement important, une coalition d'intérêts se mit en place avec des bailleurs de fonds, et la destruction de quartiers entiers fut organisée. Ceci suscita l'éclosion de luttes urbaines à Bruxelles dont celle de Marolle et celle du Quartier Nord. La première fut victorieuse et permit de sauvegarder le quartier. La seconde, par contre, n'a pas pu empêcher la destruction de 53 hectares de tissu urbain et l'éviction de plus de 3.000 familles. Une analyse comparative de ces deux événements permet de mieux saisir les enjeux multiples, les stratégies des acteurs urbains et les conséquences qu'eurent ces luttes sur l'émergence d'une nouvelle 'conscience' urbaine et citoyenne. Nord (1968Nord ( -1974 Il ne fait pas de doute que la réussite de l'action menée est due à une série de conjonctures et de facteurs internes et externes qui ne se sont plus nécessairement combinés par la suite :
Albert Martens est sociologue. Professeur émérite de la K.U.Leuven et membre du Comité d'action du Quartier• Dans le sillage de « Mai 68 », la mise en question des pouvoirs publics et la contestation par une fraction de la population étaient acceptées et acceptables.• Ce qui se déroulait au Quartier Nord (voir plus loin) où, depuis 1965 déjà, la Ville de Bruxelles expulsait des habitants et rasait des maisons, constituait une menace pour tous les quartiers populaires de Bruxelles. Cette évolution devait être empêchée dans d'autres quartiers. • Cette opération concernait une population relativement limitée (1500 personnes) et dépendante administrativement d'un seul pouvoir communal : la Ville de Bruxelles.• Le quartier des Marolles était réputé, tant à Bruxelles qu'à l'extérieur de la ville, comme LE quartier bruxellois populaire par excellence. Il jouissait d'une grande sympathie publiq...