Au milieu du xixe siècle, la lunette méridienne portative émerge pour mesurer la position sur terre ou déterminer l’heure. Le caractère de mobilité de l’instrument ne remet-il pas en cause en permanence l’état de stabilité de fonctionnement lentement obtenu pour la précision de la mesure ? Nous examinons cette question à travers le parcours du cercle méridien n° 2 de Rigaud. Utilisé au service de la révision des longitudes de la Carte de France par l’astronome Antoine Yvon Villarceau (1813-1883), il est détruit lors des évènements de la Commune. Restauré car nimbé d’une aura de précision, il sert dès lors dans plusieurs expéditions astronomiques de la fin du xixe siècle, dont certaines à vocation impériale. Prêté à l’observatoire jésuite de Madagascar, il en devient l’instrument méridien fixe dans le premier quart du xxe siècle.