The Victim's Decision to Report Offences to the Police in France: Stating Losses or Expressing Attitudes

Abstract

Drawing upon several sets of victimisation surveys in France, this article examines for the first time for this country the variables associated with victims' reporting behaviour on the one hand, with their decision to file a formal complaint on the other. The seriousness of the effects of the offence-material or physical-is a determining variable which largely confirms previous internationally established knowledge. However, the specific contribution of this study is to highlight the role, a minority role to be sure but one that is clearly distinguishable, of certain attitudes such as punitiveness (among those who file formal complaints) and scepticism with regard to public institutions (among non reporting victims). In this sense, the study of reporting also informs us about the more or less confident relationship between the population and the institutions that bear the responsibility for its security. In order to consider these types of results it is necessary for surveys to include not only questions about the factual elements of victimisation but also to delve into the respondents' opinions, so as to allow the piecing together of attitudes and types of social representation.

Un acteur méconnu : la victime entre sa victimation et la police

“…Si les travaux français sur les déterminants du renvoi sont récents, c'est essentiellement en raison de l'état -tant quantitatif que qualitatif -des données disponibles. Les deux premières recherches (Robert et al, 2003 ;Zauberman, 2010) ne portaient que sur une seule enquête régionale et la troisième (Robert et al, 2010) n'avait pu, pour l'essentiel, s'appuyer que sur deux éditions d'une enquête régionale de victimation et quelques monographies locales ; les enquêtes nationales alors disponibles manquaient d'informations sur l'estima-tion de la gravité des victimations et leur questionnaire témoignait d'une trop faible stabilité. Une quatrième recherche (Carrasco et al, 2011 ;voir aussi Chaussebourg, 2010) a pu mobiliser l'empilement de cinq enquêtes nationales récentes réalisées selon un nouveau format plus disert sur les variables de gravité de l'incident.…”

“…L'attention (tableau 3 en annexe) se concentre en effet désormais sur les enquêtés quiayant informé la police ou la gendarmerie -déclarent qu'ils ont formellement déposé plainte. Au total, la transformation d'un appel à la police en un dépôt formel de plainte est d'abord intimement liée à une déclaration de sinistre à l'assurance, ce qu'avaient déjà observé Robert et al (2010). On peut dire que les deux font couple et les variables de consistance du méfait (il a été mené jusqu'au bout, a entraîné des dommages graves) ne viennent qu'en renfort de cette détermination fondamentale.…”

“…On a aussi fait place à la localisation de l'incident, notamment à son intrusion dans l'espace privé de la victime, particulièrement, mais pas exclusivement, à propos du cambriolage (par exemple Smith, Maness, 1976 ;Robert et al, 2010). Des déterminants de second rang ont été cherchés, avec des résultats contradictoires, dans les caractéristiques de la victime, surtout son âge, aussi son sexe, son niveau d'éducation et de revenus, son appartenance ethnique, également son sentiment de sécurité.…”

“…Pour se borner à des recherches récentes,Robert et al, 2010 ;Tarling, Morris, 2010 ;Carrasco et al, 2011 ;Sheu, Chiu, 2012. Document téléchargé depuis www.cairn.info ---44.224.250.200 -11/07/2020 18:30 -© Médecine & Hygiène Document téléchargé depuis www.cairn.info ---44.224.250.200 -11/07/2020 18:30 -© Médecine & Hygiène…”

Les déterminants du dépôt de plainte : le type d’agression subie devance de loin les caractéristiques de la victime

“…encadré 1) et qui structurent les modes de vie de la population. L'enquête Cvs permet ainsi de ne pas se focaliser sur les seuls comportements en matière de dépôt de plainte des victimes résidant dans les grands pôles urbains, notamment de l'Île-de-France (Robert et al, 2010). Afin d'établir des projections, par grandes zones de Justice, de la délinquance subie et des plaintes arrivant aux parquets, il est crucial de disposer d'observations exogènes permettant de prendre en compte un effet de composition du « territoire » ; cela impose d'utiliser des catégories spatiales assez robustes dans le temps et pour lesquelles on dispose d'observations régulières.…”