The Trade in West African Art

Musées et marchés. Ethnographie d’une relation à valeur ajoutée

“…Malgré l'existence d'études consacrées au marché de l'art dans différentes disciplines (économie, sociologie, anthropologie, histoire de l'art), on constate sur ce plan une lacune de la recherche du côté de l'art africain et océanien. Christopher Steiner, avec African art in transit notamment (Steiner, 1991(Steiner, , 1994(Steiner, , 1995, est très certainement le premier auteur à s'être penché sur le sujet de manière approfondie, mais son terrain en Côte d'Ivoire rend compte davantage des transactions ayant lieu en zones de production des objets qu'après leur arrivée en Europe ou dans les collections européennes. Raymond Corbey plus récemment, avec Tribal Art Traffic (Corbey, 2000), s'est penché sur la question de la circulation des objets ethnographiques après leur départ hors des zones de production, mais uniquement dans une approche historique couvrant le xix e et le début du xx e siècle.…”

“…Lorsqu'un objet traverse cette organisation pyramidale, il acquiert de la valeur au fur et à mesure de son ascension, un processus analysé par Raymond Corbey (1999 ; et Christopher Steiner (1991 ; : ce dernier évoque notamment l'exemple d'une pièce en ivoire, vendue trois cents dollars par son fournisseur, lors de son entrée dans la pyramide, et revendue vingt-cinq mille dollars à sa sortie, par une maison de ventes aux enchères (Steiner, 1994 : 13). Chaque déplacement de l'objet vers le sommet de la pyramide lui fait prendre de la valeur, puisque chaque médiateur ajoute « an economic value to what they sell by interpreting and capitalizing on the cultural values and desires from two different worlds » 246 (Steiner, 1994 : 14-15).…”

“…La collecte fait partie du travail d'ethnologue et est mise en valeur, car elle annihilerait le nombre d'intermédiaires entre l'objet et l'institution muséale, garantissant ainsi une connaissance moins « érodée ». Cette conception de la collecte rejoint là une qualité aussi prêtée au marchand qui a la possibilité de se rendre sur le terrain, mais passe sous silence le fait que de nombreux intermédiaires et marchands existent déjà sur les terrains mêmes des recherches (Steiner, 1991).…”

Brokerage from within: A conceptual framework

“…Gay (1993: 293) defines 'a cultural broker' as somebody 'who thoroughly understands different cultural systems, is able to interpret cultural symbols from one frame of reference to another, can mediate cultural incompatibilities, and knows how to build bridges or establish linkages across cultures' (see also Geertz, 1960;Röschenthaler, 2017). Of interest for our special issue are also studies on arts and popular culture where brokers influence material culture, create popular performances and markets for new objects (Barber, 1987;Steiner, 1991) or use such art for their activism (Bräuchler, this issue). However, cultural knowledge is not enough as brokers also have to have good knowledge of regional, national and international politics and law, or 'distinct economic and political rationales and moralities' (Koster and van Leynseele, 2018: 6).…”

Les relations entre les musées d’ethnographie et les marchés de l’art africain et océanien en France, en Suisse et en Belgique : construire la valeur et s’approprier l’altérité

“…Malgré un intérêt plutôt marqué pour l'étude du marché de l'art et ce dans différentes disciplines (économie, sociologie, anthropologie, histoire de l'art), peu de recherches se sont au final consacrées à la circulation de l'objet ethnographique et à ce marché en particulier. Christopher Steiner, avec African art in transit notamment (Steiner, 1991(Steiner, , 1994(Steiner, , 1995, est très certainement l'auteur à s'être penché sur le sujet de manière approfondie, mais son terrain en Côte d'Ivoire rend compte davantage des transactions ayant lieu en zones de production des objets qu'après leur arrivée en Europe ou dans les collections européennes. Raymond Corbey plus récemment, avec Tribal art traffic (Corbey, 2000), s'est penché sur la question de la circulation des objets ethnographiques après leur départ hors des zones de production, mais uniquement dans une approche historique couvrant le 19 e et le début du 20 e siècle.…”