Les mythes fondateurs de la « Terreur » ont été en grande partie démantelés par des historiens récents, mais la thèse d’un dérapage nationaliste vers la xénophobie en l’an II est restée assez courante. Certes, dans le contexte de la guerre et la peur du complot, certaines révolutionnaires ont dénoncé « l’étranger » comme un danger existentiel pour la République, or, en pratique, les autorités ne visaient que les sujets des pouvoirs ennemis, surtout les Britanniques, et ces mesures n’ont pas été implémentées de manière suivie. Les étrangers sujets de pouvoirs non-ennemis peuvent servir de test pour cette xénophobie supposée. Trois cas d’étrangers originaires (ou prétendant l’être) des pouvoirs musulmans, qui sont restés neutres ou amis de la France malgré les efforts des alliés de les tourner contre la République, ne montrent aucune évidence de xénophobie généralisée aux moments les plus forts de la « Terreur ». Au contraire, les gestes d’hospitalité étaient très ouverts. Ces cas suggèrent que les attitudes envers les étrangers devraient être comprises dans le contexte politique plus large des alignements et oppositions, et non comme un discours univoque d’exclusion.