The return of single-sex schooling. State of research, maintenance of taboos and “doing gender”

Abstract

Le retour de la non-mixité à l'école. État des recherches, maintien des tabous et « doing gender » The return of single-sex schooling. State of research, maintenance of taboos and "doing gender"

L’égalité filles/garçons en EPS : représentations actuelles des enseignant·es. Se former à et par la recherche lors du mémoire de master MEEF EPS

“…Après avoir ciblé notre thématique et confirmé notre désir de questionner les enseignant•es, nous avons conçu et orienté notre revue de littérature en regroupant plusieurs recherches qui avaient été réalisées dans le domaine de la mixité sexuée en EPS. En effet, les inégalités entre les filles et les garçons font, depuis des années, l'objet de nombreux constats, débats et travaux (Bréau, Hauw & Lentillon-Kaestner, 2017 ;Bréau, Lentillon-Kaestner & Hauw, 2016 ;Cogérino, 2006 ;Davisse, 1989 ;Ferrand & Helvig, 2006 ;Harmand, 2006 ;Patinet & Cogérino, 2013 ;Pontais, 2013). Que ce soit pour soulever des questions sur l'essence de la discipline ou pour dénoncer un déterminisme social (par exemple : Ottogalli-Mazzacavallo, 2017), ces différences de réussite entre les élèves sont un réel problème professionnel au coeur du métier d'enseignant•e d'EPS.…”

Séparer les filles et les garçons dans les classes d’éducation physique et sportive : État de la question.

“…Confrontées au regard des garçons, les filles peuvent ainsi se sentir surveillées (Azzarito, 2009; Bréau et al, 2017; Garrett, 2004; Webb, McCaughtry & MacDonald, 2004). En présence des garçons, les filles font face à deux logiques : reconduire les stéréotypes de genre et développer une identité féminine éloignée de la compétition et de l’affrontement ou alors se confronter aux garçons au risque d’être traitées de « garçon manqué », de « tomboy », de « dyke » ou de « mannish » (Cockburn & Clarke, 2002; Cooky & McDonald, 2005; Garcia, 2007; Muller, 2007).…”

“…À l’adolescence, la pression de la norme sociale et celle des pairs est à ce titre souvent évoquée comme étant les principales raisons d’abandon de comportements jugés masculins (Carr, 2007). En guise de réponse, des chercheurs encouragent toujours la création d’espaces de réflexions à l’école donnant la parole aux filles et leur permettant de mettre des mots et de questionner les différentes normes de féminité au moyen de leurs expériences en ÉPS (Bréau et al, 2017; Hills, 2007; Oliver & Kirk, 2014).…”

“…En ce qui a trait au développement des classes non mixtes en ÉPS, des critiques sont cependant apparues et ont souligné les dangers propres à un enseignement séparé qui est susceptible d’accentuer la division entre l’activité physique féminine et l’activité physique masculine (Azzarito & Hill, 2013; Brown & Rich, 2002; Gutierrez & Garcia Lopez, 2012). À l’école, notons que la question de la non-mixité fait l’objet de nombreux débats, tant scientifiques, professionnels qu’idéologiques (Bréau, Lentillon-Kaestner & Hauw, 2017; Pahlke & Hyde, 2016). Les reproches portent notamment sur un renforcement des stéréotypes de genre en contexte non mixte et sur une approche essentialiste du genre ( gender essentialism ) qui néglige la personnalité de chaque élève et les différences intrasexes.…”

“…Alors que la question du retour de la non-mixité dans les établissements scolaires s’accompagne de nombreux débats aussi bien scientifiques, pédagogiques qu’idéologiques, le manque de travaux réalisés sur la question des filles et des garçons à l’école continue d’être souligné (Bréau et al, 2017; Cogérino, 2005; Marry, 2004; Thompson & Ungerleider, 2004). Aux États-Unis, l’accroissement important du nombre de classes qui séparent les deux sexes semble avant tout reposer sur les expériences et les discours des directeurs d’écoles, des enseignants ou bien des parents d’élèves (Liben, 2015).…”