À partir de l’exemple des donateurs du musée Miln, qui ouvre ses portes à Carnac (Morbihan, France) en 1882, cet article évoque la diversité sociale des collecteurs d’objets préhistoriques dans la France rurale du xixe siècle. Il met en lumière la richesse des collections actuelles et de leurs archives comme sources pour écrire une histoire sociale et culturelle des sciences plus dense et plus complexe. Cette histoire prend en compte toute la gamme des acteurs qui contribuent localement à la construction des savoirs. Beaucoup d’entre eux ne sont pas visibles dans les sources publiées, y compris celles qui émanent des sociétés savantes provinciales, et constituent des cas limites qui interrogent la catégorie même d’« amateur en sciences ».