Depuis quelques années, le théâtre québécois tend à adopter certaines caractéristiques, telles que l’hybridation des genres et la fragmentation, une dynamique chaotique et morcelée que les oeuvres de René-Daniel Dubois partagent et, tout à la fois, contribuent à définir. Dans le présent article, l’auteur analyse deux de ses pièces — Adieu, docteur Münch et Le troisième fils du professeur Yourolov — afin de montrer, à partir du point de vue cognitif, de quelle manière s’élabore cette esthétique. La mémoire et la subjectivité des personnages soulignent autant l’incertitude de leur existence que leur quête d’identité, ce qui se manifeste par la confusion et la perte des points de repère spatio-temporels. En relation avec la réception théâtrale, cette diffraction du sens permet également de multiplier les modalités d’interprétation, conséquence particulière de cet éclatement de la signification.In the last few years, québécois theatre has tended to adopt certain characteristics, such as hybridization of genres and fragmentation, as well somewhat chaotic dynamics that the plays of Rene-Daniel Dubois contribute to define. This article analyzes two of his plays—Adieu, docteur Münch and Le troisième fils du professeur Yourolov—in order to show, from a cognitive point of view, how these esthetics appear. The characters' memory and subjectivity underline the uncertainty of their existence as much as their search for identity, which is reflected by their confusion and the loss of space-time reference points. In relation to theatrical reception, this diffraction of meaning also makes it possible to multiply the methods of interpretation