Testing à l'embauche des Québécoises et Québécois d'origine maghrébine à Québec

Abstract

Un testing mené dans la région métropolitaine de Québec, de mars à juillet 2017, a montré que tous les candidats ne sont pas sur un pied d’égalité dans l’accès à l’emploi. L’étude a généré l’envoi de quelque 404 CV en réponse à 202 offres d’emplois hautement qualifiés en administration. À candidature équivalente, les Québécoises et les Québécois d’origine maghrébine ont subi un taux net de discrimination de 49 %, leur candidature ayant été ignorée près d’une fois sur deux sur une base potentiellement discriminatoire. Innovant avec un premier « test intersectionnel », ce testing n’a toutefois pas permis de démontrer que la variable du genre soit un facteur de discrimination significatif.

Les immigrants et les minorités visibles sur le marché du travail au Québec et au Canada. Les minorités visibles nées au Canada, l’angle mort des politiques d’intégration

“…De façon générale, selon la littérature existante, la discrimination serait l'un des obstacles qui limitent l'intégration des immigrants dans le marché du travail de leur société d'accueil. Elle se définit comme une distinction, une exclusion ou une préférence qui a pour effet de nier ou de compromettre le droit à l'égalité (Beauregard, Arteau et Drolet-Brassard, 2019). Sur le plan juridique, la discrimination est interdite au Québec, au Canada et dans la plupart des pays du monde.…”

« J’avais peur de me faire déporter, mais j’ai demandé de l’aide » : Quand l’immigration par le parrainage se retourne contre les femmes

“…Les problèmes associés à la non-reconnaissance des diplômes et des expériences acquises à l'étranger, non uniquement lié aux personnes immigrantes parrainées (Bernier 2012), rend difficile leur intégration professionnelle et vient exacerber une dépendance déjà existante. D'autres barrières systémiques pourraient aussi aggraver les difficultés, comme la discrimination à l'embauche, malheureusement très présente au Québec (Chicha 2012 ;Eïd et al 2012 ;Beauregard et al, 2019). D'autre part, en raison de la réglementation des métiers au Québec, certaines femmes devraient faire un retour aux études pour continuer à exercer leur profession.…”