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Jean-François Drevet | Agrégé de géographie et ancien fonctionnaire européen. RÉSUMÉ Jusqu'à la fin des années 1980, les relations avec les périphéries n'ont pas occupé une place importante dans la construction européenne. À l'est, le rideau de fer réduisait les contacts au minimum, et au sud, la Communauté gérait un éventail d'accords d'association, afin d'« européaniser » les préférences douanières octroyées par plusieurs États membres dans le cadre colonial. Quant aux adhésions, elles étaient restées des événements ponctuels : une moyenne de trois pays par décennie, avec un déplacement des limites vers le nord et le sud (voir pages 3 à 5). L'UE A DÛ CONCEVOIR UN NOUVEAU MODE DE RELATIONS AVEC SES VOISINS, MOINS QUE L'ADHÉSION ET PLUS QUE L'ASSOCIATION" L'ouverture qui a suivi la destruction du mur de Berlin, puis le grand élargissement de 2004-2007 ont projeté l'ensemble du continent dans une réalité nouvelle. (voir pages 5 à 10) L'Union européenne (UE) a dû concevoir un nouveau mode de relations avec ses voisins, moins que l'adhésion (impossible ou non souhaitable pour la plupart des pays concernés dans le contexte actuel) et plus que l'association (qui n'offrait qu'un champ de coopération restreint). En 2003, la Politique européenne de voisinage (PEV) a été lancée dans ce contexte (voir pages 11 à 20). Après une décennie de fonctionnement, ses résultats sont à la fois inégaux et controversés. Le rapprochement s'est intensifié, sans atteindre l'objectif initial de créer autour de l'Europe un « cercle d'amis » reprenant une grande partie de la législation communautaire. Les relations bilatérales sont restées prépondérantes, l'équilibre recherché entre l'est et le sud toujours précaire. Quant à la démocratie, dont on espérait la propagation dans les pays du voisinage, elle marque le pas, ce qui restreint le développement de relations stables et étroites. On observe cependant une extension du champ d'action des politiques communes au-delà des frontières de l'UE. Le « volet externe » de ces politiques prend constamment de l'importance, même quand elles sont fortement centrées sur des activités intracommunautaires (voir pages 20 à 23). Plus qu'un ensemble aux limites stables, c'est l'Europe des « cercles concentriques » évoquée par Jacques Delors qui est devenue une réalité de plus en plus tangible. Entre l'UE et le troisième cercle des pays aux horizons géopolitiques multiples (Russie, Turquie et Moyen-Orient), les pays du voisinage en occupent un second, où l'intensification des échanges ne suffit pas à améliorer les régimes politiques.
Jean-François Drevet | Agrégé de géographie et ancien fonctionnaire européen. RÉSUMÉ Jusqu'à la fin des années 1980, les relations avec les périphéries n'ont pas occupé une place importante dans la construction européenne. À l'est, le rideau de fer réduisait les contacts au minimum, et au sud, la Communauté gérait un éventail d'accords d'association, afin d'« européaniser » les préférences douanières octroyées par plusieurs États membres dans le cadre colonial. Quant aux adhésions, elles étaient restées des événements ponctuels : une moyenne de trois pays par décennie, avec un déplacement des limites vers le nord et le sud (voir pages 3 à 5). L'UE A DÛ CONCEVOIR UN NOUVEAU MODE DE RELATIONS AVEC SES VOISINS, MOINS QUE L'ADHÉSION ET PLUS QUE L'ASSOCIATION" L'ouverture qui a suivi la destruction du mur de Berlin, puis le grand élargissement de 2004-2007 ont projeté l'ensemble du continent dans une réalité nouvelle. (voir pages 5 à 10) L'Union européenne (UE) a dû concevoir un nouveau mode de relations avec ses voisins, moins que l'adhésion (impossible ou non souhaitable pour la plupart des pays concernés dans le contexte actuel) et plus que l'association (qui n'offrait qu'un champ de coopération restreint). En 2003, la Politique européenne de voisinage (PEV) a été lancée dans ce contexte (voir pages 11 à 20). Après une décennie de fonctionnement, ses résultats sont à la fois inégaux et controversés. Le rapprochement s'est intensifié, sans atteindre l'objectif initial de créer autour de l'Europe un « cercle d'amis » reprenant une grande partie de la législation communautaire. Les relations bilatérales sont restées prépondérantes, l'équilibre recherché entre l'est et le sud toujours précaire. Quant à la démocratie, dont on espérait la propagation dans les pays du voisinage, elle marque le pas, ce qui restreint le développement de relations stables et étroites. On observe cependant une extension du champ d'action des politiques communes au-delà des frontières de l'UE. Le « volet externe » de ces politiques prend constamment de l'importance, même quand elles sont fortement centrées sur des activités intracommunautaires (voir pages 20 à 23). Plus qu'un ensemble aux limites stables, c'est l'Europe des « cercles concentriques » évoquée par Jacques Delors qui est devenue une réalité de plus en plus tangible. Entre l'UE et le troisième cercle des pays aux horizons géopolitiques multiples (Russie, Turquie et Moyen-Orient), les pays du voisinage en occupent un second, où l'intensification des échanges ne suffit pas à améliorer les régimes politiques.
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