Le but de cette étude est de démontrer l'intérêt d'une approche comparative pour la scientificité du discours constitutionnaliste, en posant comme critère de scientificité la capacité du chercheur à créer son objet. Entre une approche politiste qui lui fait perdre son autonomie scientifique et une approche contentieuse le plongeant dans les affres du « juridisme », le droit constitutionnel cherche un renouveau épistémologique. Il s'agira de démontrer que le droit comparé, entendu comme démarche théorique pure, est le meilleur moyen pour le constitutionnaliste de créer scientifiquement son objet. Dans le même temps, la démarche retenue invite au pragmatisme, le constitutionnaliste qui entreprend une étude comparative devant se livrer à une analyse réflexive critique de sa propre démarche et des limites de celle-ci.The purpose of this paper is to show the value of comparative law for the scientificity of constitutional legal doctrine, taking as criterion of scientificity the ability of scholar to create his own object of research. Between a political approach leading to a loss of its autonomy, scientifically speaking, and a strict « case-law » approach reducing its field of competences to technical skills, constitutional law needs an epistemological renewal. The aim of this study is to demonstrate that a recourse to comparative law, understood as a pure theoretical approach, is the best way to reach some form of scientific rigour in constitutional law. At the same time, the approach adopted is an invitation for pragmatism : scholar undertaking a constitutional comparative study must analyze critically his own approach and its limits.La science du droit constitutionnel sous la V e République a été dominée par deux écoles : l'école politiste et l'école contentieuse. Ces écoles répondent à deux conceptions bien distinctes de la Constitution, respectivement