“…À l'inverse, une vision traditionnelle est plutôt prônée par les Soviétiques, qui se basent sur la gymnastique du prolétariat et une mise en avant d'un corps viril et vigoureux, grâce à une tradition de danse classique largement mise en place par Marius Petipa au XIX e siècle 23 . Du côté américain, la danse dite néo-classique de Balanchine s'éloigne des diktats des chorégraphies soviétiques et européennes : le travail des pointes est différent, l'en-dehors aussi, la chorégraphie est entièrement calquée sur le rythme ; une volonté de pureté des positions ainsi qu'un travail unique de chaque danseur 24 contrastent avec une raideur plus assumée et un travail collectif du côté soviétique. Dans les spectacles du New York City Ballet de Balanchine, par exemple, la narration passe au second plan, la technique est mise en valeur et le ballet devient presque un « art abstrait 25 ».…”