“…En effet, dans les deux cas de notre étude, l’on peut identifier des pratiques avec un grand degré de « portabilité », c’est-à-dire, des pratiques qui peuvent plus facilement être déplacées vers les lieux de destination. Dans le contexte mexicain, les migrants rentrent pour participer aux célébrations religieuses dans leurs communautés d’origine (Espinosa, 1999 ; D’Aubeterre, 2005) ; mais progressivement se met également en place le transfert de certaines célébrations vers les lieux d’installation (Calderón et Odgers, 2014 ; Alarcon et al, 2016 : 151–156). Les Mexicains reproduisent des fêtes communautaires et développent de cette manière une certaine intégration avec une église ou paroisse dans le lieu de destination ; les Sénégalais musulmans vivent une pratique par « les marges », mais c’est néanmoins en organisant des prières dans les rues ou dans les couloirs des foyers que le religieux trouve à « se loger » même si c’est en marge des institutions.…”