Résumé. Dans ce chapitre, on montre que le rôle de la microstructure sur les processus de corrosion localisée, par exemple la sensibilité d'un précipité par rapport au reste de la matrice, peut être évalué et simulé en tenant compte des processus de couplage galvanique et de transport des espèces chimiques, grâce à l'évolution récente d'un ensemble de méthodes d'analyses chimiques, électrochimiques et électriques dont la résolution spatiale est adaptée à l'échelle micronique qui caractérise la microstructure des alliages métalliques. Il est possible de disposer, à cette échelle, d'informations comme la différence de potentiel de surface intrinsèque à la coexistence d'une phase et de sa matrice, les cinétiques électrochimiques élémentaires des mêmes phase et matrice, la distribution du courant en solution qui permet de définir la polarisation de surface, l'évolution chimique locale contrôlée par le transport de matière en phase liquide en fonction des réactions de réduction ou de dissolution. Ces informations constituent les données d'entrée des modèles de comportement en corrosion localisée des alliages concernés.
POSITION DU PROBLÈMETous les processus de corrosion localisée sont contrôlés par un couplage galvanique qui va intervenir à différentes échelles selon que l'on se préoccupe de la résistance d'un assemblage (millimétrique), de la protection exercée par un revêtement (100 m) ou du rôle des phases précipitées (inclusions, précipités durcissants) qui dans ce dernier cas sera directement relié à la microstructure qui imposera le facteur d'échelle (10 m et en dessous). Néanmoins quelle que soit l'échelle critique, du point de vue électrochimique on pourra décrire les phénomènes mis en jeu en se basant sur une approche commune qui repose en fait sur l'analyse d'un problème de corrosion bimétallique. Dans la littérature on trouve donc différents travaux qui proposent une analyse mathématique très générale des ces processus de corrosion bimétallique, depuis les travaux les plus anciens, ceux de Wagner [1] et Waber [2] en particulier, jusqu'à ceux plus récents de Smyrl [3,4]. Ces travaux sont à l'origine de l'accroissement des travaux de simulation mais également du développement des sondes locales qui permettent de concentrer les analyses à l'échelle critique des effets engendrés par les hétérogénéités microstructurales. Ce que montrent toutes ces approches, c'est quelle que soit l'échelle, et en particulier pour les effets microstructuraux, il suffit de définir comment fonctionne la cellule élémentaire concernée. Comme le montre le schéma (Fig. 1) on voit que la géométrie jouera un rôle majeur, mais en fait ce facteur géométrique conditionne le couplage du contrôle des distributions de courant (électrostatique) avec le contrôle du transport des espèces chimiques mises en jeu dans la cellule électrochimique élémentaire considérée.Quels sont les paramètres essentiels qui contrôlent donc le comportement de la cellule de couplage bimétallique (que l'on soit à l'échelle de la microstructure ou non) :-géométrie :• t...