Cet article traite de l’intérêt de l’interdisciplinarité en sciences humaines et sociales pour aborder certaines problématiques de gestion. Pour illustrer ce propos, nous faisons le récit d’une intervention, négociée avec une collectivité territoriale, visant à faciliter la coopération entre des acteurs de l’insertion et des bénéficiaires des dispositifs proposés par ces acteurs, dans le cadre de la réponse à un appel à projet lancé par l’État. Nous montrons comment notre approche de la recherche, que nous qualifions d’éthique, nous a amenée à nous questionner sur notre légitimité, en tant que chercheure en sciences de gestion, pour aborder les acteurs transversaux que sont les « publics éloignés de l’emploi » puis à créer un collectif de travail interdisciplinaire et interprofessionnel, le collectif PICOTE (Projets Innovants COllaboratifs TErritoriaux) pour lever ce doute sur notre légitimité. Nous concluons sur l’importance du retour réflexif du chercheur sur sa pratique pour faire évoluer celle-ci vers une meilleure prise en compte des parties prenantes et sur la nécessité d’aller vers un système d’évaluation de la qualité de la recherche prenant en compte ses impacts sociétaux.