Les rituels définissent et consolident chaque type de communautés. L’Occident a exercé dans ses entreprises « civilisatrices » en Afrique une forme d’impérialisme symbolique qui reléguait les croyances et les pratiques rituelles des peuples colonisés au rang de superstition et d’archaïsme. Le christianisme s’imposait alors comme la religion absolue dotée de normes et de coutumes par excellence. Aujourd’hui, ces « épistémicides » sont déconstruits par certains afro-militants, qui s’inscrivant dans un paradigme néo-traditionaliste, se réapproprient croyances ancestrales et traditions culturelles africaines même si ces pratiques peinent à s’imposer comme une norme dans certains milieux chrétiens. Cette article propose d’analyser les schémas et processus sociaux qu’ils mettent en place individuellement et collectivement pour normaliser les pratiques rituelles et cérémonielles qui s’inscrivent en rupture avec l’héritage colonial du christianisme en Afrique.