Repenser le modèle de développement agricole du Maroc pour l’ère post Covid-19

Abstract

Le secteur agricole constitue une activité importante au Maroc, représentant 14 % du produit national brut et employant 40 % de la population active. Avec l’émergence de la pandémie de la Covid-19, il a été ébranlé par des incertitudes économiques et par la distanciation physique qui a accentué les contraintes du travail. Toutefois, l’agriculture s’est imposée comme une activité cruciale, puisqu’elle a continué à assurer l’approvisionnement alimentaire à des prix abordables. La pandémie, qui s’est déclarée en une année très sèche, a offert une opportunité pour réviser les principales contraintes auxquelles fait face le secteur agricole : manque d’eau et faible rémunération du travail. Elle a aussi attiré l’attention de l’opinion publique sur les quantités importantes de denrées vivrières importées. La balance des paiements des produits alimentaires demeure négative, malgré des exportations de produits agricoles mises en relief par le discours officiel. En outre, des études récentes ont montré que ces dernières dépendent avant tout d’usages accrus et souvent déraisonnables d’eau souterraine, malgré les subventions à la conversion des systèmes d’irrigation gravitaire vers le goutte-à-goutte. Des suivis d’exploitations ont démontré que ces subventions ont généré une expansion de la surface irriguée avec des cultures à besoins hydriques élevés. Cette situation doit être considérée comme l’opposé de l’objectif recherché : une amélioration de la valorisation de l’eau. Il faut donc reconnaître que l’agriculture de l’ère post Covid-19 devra être différente. Un changement de paradigme doit s’opérer où la valorisation de l’eau pluviale figurera dans les priorités, de concert avec la souveraineté alimentaire. Il doit englober différentes dimensions, comme la préservation de l’environnement, le développement du monde rural et de systèmes alimentaires durables, mais aussi garantir l’inclusion sociale et de meilleures rémunérations du travail agricole, afin d’assurer son attractivité et réduire l’exode rural.

Regional Agriculture and Food Systems Amid the COVID-19 Pandemic: The Case of the Near East and North Africa Region

“…McCall et al [49]; Nohra et al [134] Libya (0) Mauritania (0) Morocco ( 7) Bossenbroek and Ftouhi [78]; Bouzidi and Abdellaoui [79]; El Bilali et al [135]; Rachidi et al [136]; Saidi et al [137]; Saidi et al [138]; Sraïri [139] Oman (3) Alazaiza et al [140]; Ben Hassen et al [141]; Mansour et al [142] Qatar (5) Al-Abdi et al [143]; Alah et al [144]; Al-Mulla and Mahfoud [63]; Ben Hassen et al [145]; Kaitibie et al [146] Saudi Arabia (46)…”

Endless modernisation: Power and knowledge in the Green Morocco Plan

“…‘Development as modernisation’ saw ‘underdevelopment’ as a delay in an evolutionary, linear progress towards ‘modern’ societies. ‘Modern’ is best understood here as a normative multidimensional condition: industrialised, urbanised, secular, capitalistic, surrounded by material prosperity, with diversified occupational structures, and guided by science as the sole legitimate system of understanding that seeks to achieve dominance over ‘nature’ (Strohmayer, 2009). The role of development in such a view is to help ‘latecomers to modernity’ engage in the replication of the historical pathway of the ‘West’ by provoking the conditions for ‘take-off’ with exterior pressure through an injection of capital and new technology.…”

“…Such a shift lowers groundwater levels and, as a former senior executive of the Centre of Resources Pillar-II specifies, 'groundwater tables have an annual water inflow of 4 billion litres and the current exploitation is of 5 billion litres, there can thus be no question of sustainability'. Especially in the context of COVID-19, this leads to calls for a redeployment of the scarce water resources to satisfy national food security instead of 'exporting water' in the form of fruits (Akesbi, 2020;Kadiri, 2020, Sraïri, 2021.…”

Water Scarcity and Work Constraints in Semi-Arid Agricultural Regions: Current Challenges and Future Intervention Strategies

“…Tailoring agricultural systems to the existing water resources will hence become increasingly crucial. The assumption that high-value cash crops (almost entirely based on extensive groundwater uses) generally allow better economic water productivity than rain-fed crops faces significant risks, mainly from an ecological and economic viewpoint [6]. Recent developments have shown difficulties in marketing fruits destined for exports and linked to ensuring the water needs of the recently planted orchards because of groundwater depletion.…”

“…However, most of the staple food needs (cereals, edible oils, feed for livestock like maize and soybean meals, etc.) are imported [5,6]. This is mainly the consequence of a persisting appeal of the "California Agricultural Dream," deeply rooted in the country since colonization [7].…”