des cellules tumorales à ces agents conventionnels [7, 23] (➜). Le rationnel de la thérapie par anticorps radiomarqués, ou radioimmunothérapie (RIT), est important. Les études précliniques ont en effet apporté des preuves de concept et des études cliniques ont conduit à la mise sur le marché, aux États-Unis, de deux anticorps radiomarqués reconnaissant l'antigène CD20 pour le traitement des lymphomes folliculaires en rechute [8], l'un marqué à l'iode 131, le tositumomab (Bexxar®), l'autre marqué à l'yttrium 90, l'ibritumomab tiuxetan (Zevalin®) (seul le Zevalin® a été mis sur le marché en Europe). Ces deux produits ont montré leur capacité à induire des réponses cliniques et à augmenter la survie. Ils n'ont pourtant pas connu de succès commercial et leur supériorité par rapport aux traitements non-radioactifs n'a pas été démontrée. Aujourd'hui seul le Zevalin® est encore commercialisé, mais rarement prescrit (voir Encadré). Les lymphomes B n'ont pas été choisis comme cibles au hasard. Les anticorps anti-CD20, dont le rituximab, sont très efficaces dans ces pathologies en combinaison avec la chimiothérapie ou en monothérapie pour une consolidation. Ces tumeurs sont le plus souvent disséminées mais radiosensibles, une situation donc favorable à un traitement par des anticorps marqués reconnaissant CD20, CD22 ou d'autres antigènes de différenciation des lymphocytes B. Il en va autrement des tumeurs solides qui se révèlent bien plus radio-résistantes et moins accessibles que les lymphomes. Des antigènes cibles sont pourtant surexprimés dans ces tumeurs solides. On peut citer l'antigène carcino-embryonnaire (ACE), des récepteurs de facteurs de croissance, dont HER2/neu (ou erbB2), ou encore des mucines, exprimés par de nombreuses tumeurs solides. Les succès cliniques liés à l'utilisation d'anticorps radiomarqués restent néanmoins limités, même si des