Cet article vise à montrer en quoi l’oeuvre du philosophe et linguiste français
Frédéric François offre un cadre théorique pertinent pour étudier les définitions du verbe
d’élèves de l’école primaire. Attentif aux différentes façons de mettre en mots des
équivalences sémantiques, il met au jour des conduites stables, fonctionnelles quand il
s’agit de définir des mots lexicaux mais des classements grammaticaux problématiques qui
demandent à être interprétés. La perspective dialogique dans laquelle il aborde les
justifications des élèves, comme ouvertes à différents modes d’interpréter, offre une
solution alternative à une lecture normative des productions scolaires. Dans notre corpus de
93 définitions, l’alignement des réponses selon une matrice dominante – le verbe est une
action – fait apparaître des «événements» au sens de Frédéric François, traduisant la
fonction prédicative du verbe et sa capacité à signifier le temps.