Résumé Les textes juridiques ont largement tenté d'appuyer le point de vue des victimes depuis quelques années, tant au Québec qu'en France, deux pays comparés ici. Il en ressort une tension entre « victimophiles » et « victimophobes ». Mais au-delà de ce processus, en quoi consiste réellement la position des proches de victimes d'homicides ? Ils n'adoptent pas de posture vindicatoire mais aspirent, en plus de voir reconnues leurs souffrances personnelles, à pouvoir représenter la victime à la hauteur de son préjudice et être reconnus comme tels : c'est le sens que doit prendre l'indemnisation comme la peine. Une telle reconnaissance symbolique doit passer par une prise en compte de cette double revendication par le système judiciaire, et pas seulement du fait de ses décisions, mais aussi de la relation que ses acteurs entretiennent avec ces personnes. Il est enfin important qu'une telle reconnaissance puisse être prise en charge socialement et ne dépende plus du seul système de justice pénale.