Cet article s’interroge sur l’intérêt du concept de fidélité politique pour comprendre les relations sociales au sein du patriciat vénitien entre le XVe et le XVIe siècles, partant du constat que le langage de la fidélité trouvait peu de place dans les discours politiques de l’époque. D’une part, la particularité de la relation du groupe patricien au pouvoir ne se fondait pas sur une hiérarchie pourtant nécessaire à l’établissement de ce type de relations. D’autre part, l’affirmation de la liberté des patriciens, la lutte précoce contre le factionnalisme et la diffusion de contrats et d’engagements écrits formalisés étaient autant de caractéristiques définissant le patriciat qui semblaient en contradiction avec les principes sous-tendant la fidélité.