RésuméCet article aborde la question des dimensions sémantiques et de la fonction des classes nominales par l’exemple du biali. La thèse centrale défendue dans cette analyse stipule que d’une part, le système de classes nominales du biali, bien que difficile à appréhender, est fondé sur une sémantique sous-jacente multidimensionnelle et que d’autre part la fonction des classes nominales n’est pas que numérative mais aussi également multidimensionnelle. Pour soutenir cette thèse, il a fallu tenir compte des facteurs cruciaux de l’interaction entre les humains et la nature et les choses et de leur environnement. Ceci a permis de montrer que les tendances de regroupement sémantique du système classificatoire nominal du biali ne sont pas l’effet d’un hasard; mais sont basées sur des interactions complexes mettant en jeu des dimensions productive, culturelle, cognitive et sociale. Après avoir déterminé la sémantique de base de chaque genre, les dimensions culturelle et dérivationnelle ont servi à expliquer l’écartement sémantique qui embrouille la classification nominale. Par ailleurs, l’analyse a tenu compte de l’intégration des emprunts dans les classes nominales pour montrer que cette intégration, motivée par des analogies sémantiques, indique que les principes sémantiques motivant la classification nominale sont aussi productifs.