Pharmacopée traditionnelle de la région de Zerhoun - Maroc - : connaissances ancestrales et risques de toxicité

Abstract

La population locale de la région de Zerhoun au Maroc a une riche tradition ancestrale dans le domaine de la phytothérapie. En effet, plusieurs plantes à vertus médicinales sont à l'origine d'intoxications constituant ainsi un problème de santé publique assez sérieux. Ainsi, le présent travail est une contribution à la connaissance des plantes toxiques ; il s'agit en effet de recenser parmi les plantes médicinales utilisées dans la région de Zerhoun, celles déclarées toxiques par la population locale. L'enquête a permis de déceler 17 plantes (15,31%) sauvages sur la base de leurs noms vernaculaires locaux. Une prospection sur le terrain a été conduite dans un deuxième temps pour la collecte et l'identification préliminaire d'échantillons de ces plantes, Ensuite leur identification taxonomique a été faite en s'appuyant essentiellement sur la Flore marocaine. Les plantes à effet toxiques cataloguées appartiennent à 13 familles et utilisées essentiellement par voie interne, avec des doses aléatoires pour traiter une panoplie de maladies. Cette utilisation anarchique, non rationnelle des plantes médicinales présente un risque d'intoxication. La sensibilisation et la formation des utilisateurs et la législation dans le domaine de la phytothérapie traditionnelle s'imposent.

Oral disorders and ethnobotanical treatments: A field study in the central Middle Atlas (Morocco)

“…Indeed, the frequent use of the decoction can be explained by the fact that this method allows to collect the maximum of active components while reducing or even cancelling the toxic effect of certain recipes [ 43 ]. Ethnobotanical studies carried out in other regions of Morocco also confirm the frequent use of decoction [ 43 , 44 , 45 , 46 ]; that reflects the effectiveness of decoction and reveals the exchange or the flow of information between practitioners of herbal medicine.

Figure 4 Frequency of the different methods of preparation.

…”

“…Also, some false traditional knowledge conveyed by some people, such as the incorrect use of plants due to ignorance of the correct method of preparation (infusion, decoction, etc.) [ 46 ] or the ignorance of the method of use (internal or external) may be the cause of unexpected side effects [ 61 ]. Likewise, the lack of scientific evidence in favour of the efficacy of certain plants and the rarity of clinical studies on the side effects and toxicity of medicinal plants increase the risks associated with phytotherapy [ 62 ].…”

Appellations vernaculaires des plantes toxiques à usage médicinal dans le Moyen Atlas central- Maroc Vernacular names of toxic plants used as medicine in the central Middle Atlas - Morocco

“…Depuis l'Antiquité et à travers de nombreuses civilisations, de nombreuses préparations traditionnelles préventives et curatives aussi bien pour l'Homme que pour son bétail étaient à base de plantes (Najem et al 2018a).…”

Aperçu sur quelques plantes toxiques à usage médicinal: Cas du Moyen Atlas central- Maroc Overview of some toxic plants for medicinal use: the case of the central Middle Atlas – Morocco

“…Les risques liés à la phytothérapie augmentent par des faux savoirs véhiculés par certains guérisseurs traditionnels (Najem et al 2018a), ainsi que par l'utilisation incorrecte des plantes à cause de la méconnaissance de la bonne méthode de préparation (infusion, décoction) ou du mode d'usage (voie interne ou externe) (Bruneton 2007). S'ajoute à cela, le manque de preuves scientifiques quant à l'efficacité ou non de certaines plantes et la rareté ou même l'absence de tests cliniques sur leurs effets secondaires et toxiques (Zeggwagh et al 2013).…”

“…Ainsi, à l'issue d'investigations ethnobotaniques menées au Moyen Atlas central, plusieurs plantes médicinales ont été déclarées toxiques par les pratiquants de la médecine traditionnelle enquêtés (Najem et al 2018a ;Najem et al 2019). Dès lors, plusieurs questions sont soulevées:la toxicité de ces plantes a-t-elle déjà été confirmée par des recherches scientifiques et des essais cliniques ?…”