“…Etudier et colliger les cas identifiés comme suicide est une opération plus ardue qu'il n'y parait au premier regard, surtout lorsqu'il s'agit de répertorier l'ensemble de ces passagesà l'acte sur plus de 250 ans. Tout d'abord, il importe de rappeler que ce geste fatal a revêtu plusieurs visages au cours de l'histoire : péché, crime, problème de santé mentale, enjeu de santé publique (Voir notamment Douglas, 1967 ;Maris, 1982 ;Minois, 1995 ;Weaver, 2009Weaver, , 2014Marsh, 2010 ;Lesage et al, 2012 ;Ho, 2014 ;Perreault et al, 2016Perreault et al, , 2018, ce qui complexifie la façon dont celui-ci sera défini et pris en charge par les différents savoirs-pouvoirs, pour reprendre l'expression foucaldienne (églises, cours de justice, hôpitaux, police, etc.). Ensuite, le caractère tabou du suicide ou les répercussions possibles sur les proches font en sorte que nombreusesétaient/sont les raisons pour le cacher ouà tout le moins pouréviter de le nommer directement.…”