L’article étudie la réduction du nombre de parlementaires en France, au Portugal et au Royaume-Uni. Il vise à en comprendre le sens grâce à une approche discursive et argumentative comparée, réalisée à partir de l’étude d’un large corpus documentaire. Après avoir constaté les limites des approches rationnelles et mathématiques, l’étude des arguments pour et contre la réforme permet de construire deux référentiels, « décisionniste » et « représentativiste », du rôle du Parlement. La question électorale initiale (du nombre) est transfigurée pour devenir une réforme institutionnelle (du Parlement) dont les enjeux en concurrence sont l’utilité et les fonctions. En démontrant que la question du nombre importe moins que les fonctions et les conséquences que les acteurs politiques attribuent à sa baisse, l’article apporte une contribution à la place des idées dans l’analyse des politiques publiques.