An influential strand of the finance literature focuses on the nature and extent of shareholder rights vis-à-vis employees. Most of the extant literature on the subject relies on a limited number of case studies and/or broad macroeconomic data, whereas this article draws on evidence from a large scale survey of organizations to test the predictions of the theories on the relative strength of workers and managers across the different governance regimes. This evidence highlights the complex relationship between societal institutions, legal traditions, political parties and electoral systems, on corporate governance regimes and the relative strength of unions and collective representation at workplace level, highlighting the limitations of the mainstream finance and economics rational-incentive based literature, and the value of alternative socio-economic approaches.Cette étude porte sur les relations entre les institutions, la gouvernance des entreprises et le pouvoir syndical. Elle fait appel à une enquête comparative menée sur une grande échelle. Un courant important de publications dans le domaine de la finance traite des droits de l’actionnaire comme étant l’élément clef d’une compréhension de la manière dont les entreprises se comportent. Plus récemment, ces écrits ont pris de l’ampleur en abordant la manière dont d’autres types de marché, incluant le marché du travail, sont régulés et la relation entre ce phénomène et les droits de l’actionnaire. Le courant principal de la littérature d’ordre financier continue à être dominé par des approches hiérarchiques rationnelles, qui s’intéressent aux effets institutionnels d’abord et avant tout en termes de contraintes sur les acteurs rationnels en se centrant sur la force relative des droits de propriété et en s’intéressant aux effets de la législation, des constitutions et de la politique. En réaction à cette situation, un ensemble émergent de travaux de nature socio-économique a formulé des critiques à l’endroit de telles approches sur trois plans : en premier lieu, le comportement d’un propriétaire actionnaire peut bien tout simplement ne pas refléter les pressions d’une régulation étatique ou encore leur absence, en sachant que des pressions institutionnelles peuvent opérer à des niveaux et des domaines sur un vaste registre, incluant les marchés, la société civile et les organisations. En deuxième lieu, la complémentarité des institutions peut ne pas nécessairement émerger des caractéristiques d’un support mutuel, mais elle peut en fait surgir des contradictions : de là, les droits forts de l’employé ne viennent pas nécessairement écarter des droits forts de propriété, ou vraiment, une performance effective des organisations. En troisième lieu, les employés et les dirigeants ne deviennent pas les sujets passifs de forces institutionnelles externes, mais ils font leur propre choix, ce qui vient modeler les résultats des organisations et exercer un impact sur les pouvoirs relatifs des propriétaires.Les prévisions qui découlent des approches rationnelles et incitat...