Hubert Pierlot (1883-1963) a été Premier ministre de Belgique entre 1939 et 1945. En 1910, le Congrès eucharistique international qui se tient à Montréal lui offre l’occasion de traverser l’Atlantique. Le jeune homme, déjà intéressé par la Res Publica, découvre lors de son voyage les Canadiens français dont il va aussitôt célébrer, la double identité : la patrie et la foi. Le Canada français représente alors pour lui un véritable modèle « moral », sinon un espoir car il a la possibilité de rejoindre la Belgique sur la voie de l’industrialisation sans renier son passé et ses traditions, conjuguant les innovations techniques et le respect dû aux choses de l’esprit, qu’elles soient religieuses ou aristocratiques. C’est pourtant lors d’un voyage de chasse au Lac-Saint-Jean qu’il pensera avoir touché au plus près de la vie authentique des habitants. Au moment de son entrée dans la carrière politique, en 1925, Pierlot n’aura pas oublié les leçons tirées de son périple transatlantique.