Les possessifs emphatiques de l’anglais et du français et les possessifs réfléchis de l’estonien partagent une caractéristique : ils favorisent un antécédent local. Cependant, les raisons de cette préférence locale sont très différentes : pour le réfléchi, il s’agit d’une contrainte syntaxique – être lié par un sujet structuralement proche –, tandis que, dans le cas des emphatiques, c’est un effet indirect de leurs propriétés interprétatives qui les conduit à préférer un antécédent saillant, qui est le plus souvent local. Pour comparer le comportement de ces deux types de formes, nous avons monté des expériences parallèles dans les trois langues. Ces expériences révèlent des ressemblances et des différences entre possessifs réfléchis et emphatiques : la tendance générale est la même mais les réfléchis sont en partie soumis à des contraintes catégoriques, alors que les effets sont toujours graduels pour les emphatiques.