Résumé -Premières modélisations de la réponse EM d'un stockage de CO 2 dans le bassin Parisien -Nous étudions la possibilité d'utiliser les méthodes électriques/EM pour surveiller l'injection de CO 2 supercritique à 1700 m de profondeur dans un aquifère salin du Bassin Parisien (Carbonates du Dogger). Nous démontrons d'abord l'intérêt théorique des méthodes de résistivité pour une telle surveillance à l'aide des lois fondamentales de la pétrophysique dans les roches sédimentaires poreuses, en supposant que le CO 2 supercritique est un isolant parfait. Diverses combinaisons de sources et de capteurs sont discutées et il est conclu que le dispositif le plus performant consiste en une source de type galvanique (injection de courant dans le sol à l'aide d'une paire d'électrodes A et B) et d'une grille de capteurs électriques (et peut-être magnétiques) à la surface du sol. Compte tenu de la profondeur et de la finesse des couches réservoir, l'injection du courant en profondeur est envisagée dans le but d'augmenter la densité de courant circulant dans la couche réservoir. L'injection ponctuelle à la profondeur du réservoir, dans une configuration de type « Mise À la Masse » (MAM), étant généralement impossible à cause de la présence de tubages métalliques dans les forages, nous avons étudié la possibilité d'utiliser ces mêmes tubages comme des longues électrodes distribuant le courant tout le long du forage. Ce type de source est dénommé « LEMAM » (Long Electrode Mise À la Masse), pour le distinguer du MAM conventionnel. Des simulations numériques sont présentées à la fois pour le dispositif LEMAM et pour le dispositif « rectangle » (RECT), lequel emploie une injection de courant ponctuelle à la surface du sol. Le modèle géoélectrique utilisé est basé sur une zone proche du champ pétrolier de Saint-Martin-de-Bossenay (SMB), au sud-est du Bassin Parisien. La couche réservoir considérée dans cette étude est la formation de l'« Oolithe Blanche » (Dogger) qui a une épaisseur de 75 m et se situe à une profondeur de 1700 m sous la surface du sol. Dans les modèles présentés, le panache de CO 2 est simplifié en une plaque horizontale carrée de 2 km de côté et de 70 m d'épaisseur flottant au toit de l'aquifère réservoir. Une saturation uniforme en CO 2 égale à 80 % a été adoptée dans la plaque, ce qui représente un contraste de résistivité de 25 par rapport à l'aquifère initial. Deux variantes du modèle avec des résistivités différentes pour l'aquifère sont comparées. Le cas d'une résistivité réaliste de 20 ohm.m donne une réponse électrique time-lapse inférieure au bruit de répétition estimé. Ce résultat décevant s'explique par le fait que la couche réservoir dans ce cas est loin d'être la plus conductrice du modèle ; par conséquent, elle est traversée seulement par une petite partie du courant injecté, d'où la faible réponse du CO 2 . Une deuxième variante avec une résistivité plus favorable que la réalité, mais parfaitement réaliste pour un aquifère salin (1 ohm.m), donne une réponse électrique timelapse de l'ordre de 6 % d...