Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. www.erudit.org Tous droits réservés © Santé mentale au Québec, 1996 Santé mentale au Québec, 1996, XXI, 2, 33- U n climat familial perturbé figure au premier rang des facteurs de risque de comportements suicidaires à l'adolescence (Garland et Zigler, 1993;Spirito et al., 1989 (Bronfenbrenner, 1979). L'école constitue, en effet, un milieu de vie important pour l'adolescent puisqu'elle présente un contexte social qui s'étend bien au-delà de la dimension des études (Cloutier, 1982;Du Bois-Reymond, 1989 Recension des écrits L'adolescent suicidaire éprouve certaines difficultés d'intégration dans son milieu scolaire (Brooksbank, 1985 ;Pettifor et al., 1983 ;Petzel et Riddle, 1981). De nombreuses études ont porté sur l'examen de la performance scolaire. À cet égard, les adolescents suicidaires recrutés dans les écoles secondaires obtiennent des résultats scolaires inférieurs à ceux des non-suicidaires (Carson et Johnson, 1985;De Man et al., 1993 ;Dubow et al., 1989 ;Kandel et al., 1991 ;Pronovost et al., 1990). Une enquête longitudinale effectuée dans la communauté arrive à la même conclusion (Lewis et al., 1988). Chez les populations cliniques, le quotient intellectuel ne distingue pas les suicidaires des non-suicidaires alors que les résultats des différentes études ne font pas consensus quant à leur performance scolaire (Cohen-Sandler et al., 1982;Kosky, 1983 ;Pettifor et al., 1983;Wenz, 1979). Par ailleurs, ceux qui commettent plus d'une tentative de suicide affichent un rendement scolaire significativement inférieur à ceux qui n'ont attenté à leur vie qu'une seule fois (Gispert et al., 1987 ;Stanley et Barter, 1970). Une performance scolaire plus faible a été également notée chez les adolescents qui se sont suicidés (Bagley, 1989 ;Hoberman et Garfinkel, 1988).Il ne faut donc pas se surprendre que l'échec de toute une année scolaire soit un phénomène plus répandu chez les suicidaires Grossi et Violato, 1992). Une vaste enquête épidémiolo-gique auprès de 1 600 adolescents révèle également que les filles suici- Menke, 1989). Aussi, les adolescents qui ont commis une tentative de suicide s'absentent fréquemment de l'école (Kotila et Lônnqvist, 1987;Wenz, 1979). En outre, Gispert et al. (1987) constatent chez ceux qui ont tenté plusieurs fois de se suicider, des absences plus régulières que chez les adolescents qui n'en sont qu'à leur première tentative. Deux études québécoises réalisées au sein d'écoles secondaires ne rapportent, pour leur part, aucune différence entre les suicidaires et les non-suicidaires quant à leur assiduité scolaire (De Man et al., 1993 ;Pronovost et al., 1990).Outre l'absentéisme, on note certains problèmes de discipline. Les suicidaires de niveau secondaire rendent plus souvent visite au directeur de leur institution que l...