L’article porte sur l’écriture orchestrale comme choix naturel dans la trajectoire des compositeurs québécois nés vers la fin des années 1960 et après, l’orchestre étant devenu un outil d’expression privilégié depuis l’arrivée du nouveau millénaire. Cet investissement conduit à questionner la relation que les compositeurs québécois entretiennent avec le passé musical en s’attardant à la façon dont le champ d’expérience et l’horizon d’attente éclairent le régime d’historicité dans lequel ils se meuvent et pensent l’acte de création. Ce régime d’historicité étant gouverné désormais par les contraintes du présent qui sont celles liées à la difficulté de vivre de son art, d’être joué et de durer, le moment présent semble être la catégorie temporelle qui a force de loi. L’article fait référence à des compositeurs comme Simon Bertrand, Nicole Lizée, Julien Bilodeau, Éric Champagne et bien d’autres, et s’intéresse à la façon dont le rapport au temps s’est libéré d’une caricature du métier selon un récit déterministe du passé musical.The article looks at how orchestral writing has become a natural choice for Quebec composers born at the end of the 1960s and after, with the orchestra as a favoured tool of expression in the new millennium. This choice elicits questions about Quebec composers’ relationship with the musical past. It examines how their range of experience and expectation relates to aspects of historicity in which they now operate and create, aspects constrained by the present difficulty of living by one’s art, of performing and enduring, which its temporal imperative. The article references, among many others, composers like Simon Bertrand, Nicole Lizée, Julien Bilodeau and Éric Champagne, and explores how the relation to time has now been freed from a caricature of the métier through a determinist recounting of the musical past