Il est généralement admis que l’activité touristique pour être pérenne doit contribuer à l’autonomisation des communautés locales au moyen de leur participation aussi bien au niveau de la prise de décision que dans le processus de développement ; elles ne sont alors plus considérées comme des acteurs passifs du tourisme. Cela leur permet de contribuer à déterminer leur propre développement en se nourrissant de leurs pratiques et de leur imaginaire. Cet article propose une analyse socioéconomique des questions de l’autonomisation des communautés locales et de leur participation à la prise de décision dans des projets de développement d’écotourisme à base communautaire. L’étude de cas porte sur la région autonome du Haut-Badakhchan, dit Pamir tadjik au Tadjikistan. En se basant sur l’étude de ce territoire touristique émergent, l’article montre que la participation à la décision n’est pas actuellement une revendication fondamentale, mais que l’objectif primordial est la satisfaction de besoins immédiats. Pour l’heure, une participation minimale à la prise de décision semble répondre suffisamment aux désirs des communautés locales en leur procurant des satisfactions plus affectives que matérielles : les communautés tirent une fierté de la notoriété acquise grâce à la mise en valeur de leurs ressources naturelles dont elles n’étaient pas conscientes jusque-là de l’intérêt.