Les sous-officières et sous-officiers de gendarmerie sont contraint-e-s à des mobilités géographiques lors du recrutement et tout au long de leur carrière. Cet article explore les sens que revêtent ces mobilités spatiales en matière de socialisation professionnelle et de genre, du fait du modèle masculin viril qui domine dans le métier. Une « virilisation » est attendue des femmes (minoritaires), mais aussi des hommes, les masculinités étant plurielles. Les sous-officières et sous-officiers qui y sont les plus attaché-e-s sont celles et ceux qui sont les plus tourné-e-s vers les classes populaires, dont elles et ils sont majoritairement issu-e-s. Les gendarmes s’approprient les mobilités spatiales pour réaliser ces mobilités de genre, socialement situées, en les mettant à distance de leurs origines géographiques lors du recrutement. Ces mobilités spatiales produisent également des inégalités de genre, notamment car elles sont indispensables pour les avancements de carrière.