Objectif
La pandémie de SARS-CoV-2 (ou COVID-19) se propage depuis décembre 2019, et a été, comme attendu, accompagnée d’une augmentation drastique de la prévalence des troubles anxieux et dépressifs dans la population générale. Les traumatismes psychologiques peuvent bien sûr, expliquer une partie de ces troubles. Cependant, dans la mesure où les troubles psychiatriques sont également associés à une composante immuno-inflammatoire, les effets directs du virus sur le système immunitaire de l’hôte, avec une réponse inflammatoire marquée, mais également l’inflammation secondaire à ces facteurs de stress psychosociaux, peuvent entraîner l’apparition ou l’aggravation de pathologies psychiatriques. Cet article vise donc à identifier les possibles conséquences immuno-psychiatriques de la pandémie de SARS-CoV-2 qui pourraient être utiles en termes de dépistage et/ou de prise en charge.
Méthode
Nous nous sommes appuyés sur les données issues des précédentes pandémies et les données existantes à ce jour sur les conséquences psychopathologiques de la pandémie de SARS-CoV-2, pour réaliser une revue de la littérature narrative sur les possibles conséquences immuno-psychiatriques de la pandémie de SARS-CoV-2. Nous avons ciblé l’environnement gestationnel en raison des risques de troubles neuro-développementaux pour le fœtus, d’une part, et les enfants et adultes directement infectés avec les risques de développer des troubles psychiatriques, d’autre part.
Résultats
Comme durant les précédentes pandémies, l’activation du système immunitaire due au stress et/ou à l’infection pendant la grossesse pourrait conduire à un risque accru de troubles du neuro-développement chez le fœtus (schizophrénie et troubles du spectre de l’autisme). De plus, chez les individus exposés à des traumatismes psychologiques et/ou infectés par le virus, le risque de troubles psychiatriques, notamment de troubles de l’humeur, est probable.
Conclusion
Dans ce contexte, des mesures de dépistage et de prise en charge dédiées sont indispensables. Il est, de fait, important de proposer aux individus ayant été infectés par le virus, un suivi rapproché afin de mettre en place une prise en charge la plus précoce possible. De même chez les femmes enceintes, le dépistage de troubles de l’humeur pendant la grossesse ou en post-partum doit être facilité. Le suivi des bébés nés pendant la période pandémique doit être renforcé afin de dépister et de prendre en charge d’éventuels troubles du neuro-développement.