ARTICLE DE SYNTHÈSE / REVIEW ARTICLE DOSSIER Douleurs orofaciales en otorhinolaryngologie Orofacial pain of ear, nose and throat origin M.-L. Navez · J.-M. Prades Reçu le 15 décembre 2008 ; accepté le 12 mars 2009 © Springer-Verlag 2009 Résumé Les douleurs à point de départ ORL peuvent poser un problème de diagnostic différentiel avec les autres douleurs orofaciales. Ces pathologies ORL sont le plus fréquemment d'origine infectieuse ou tumorale. Les infections intéressent surtout les régions amygdaliennes et nasosinusiennes. La pathologie tumorale associe le plus souvent à la douleur d'autres symptômes qui vont orienter le diagnostic, comme les troubles de la déglutition, de la dysphonie. La prévalence des douleurs est fonction du type de cancer (ceux du pharynx et des amygdales sont les plus douloureux), et leur survenue est variable au cours de l'évolution de la maladie cancéreuse. Elles peuvent être initiales au moment du diagnostic mais surtout accompagner l'évolution néoplasique chez plus de 60 % des patients. Enfin, les traitements curatifs, souvent délabrants, liés à ce type de cancer, sont responsables de douleurs séquellaires (neuropathiques ou myofasciales). Elles vont poser, à tout moment, le problème du diagnostic d'une éventuelle récidive de la maladie.Abstract It can be difficult to distinguish between ENT pain as opposed to other causes of orofacial pain. Such ENT pathologies are most often caused by infection or tumour. Infections tend to affect the tonsils, sinus and nasal passages. When the pathology involves a tumour the pain is generally associated with other symptoms, such as swallowing and speech problems, which aid diagnosis. Frequency of pain depends on the type of cancer (cancers of the pharynx and tonsils are the most painful) and appears at different stages in the cancer's development. Pain can start at the time of diagnosis but tends to accompany neoplastic development in over 60% of patients. Finally, the often devastating curative treatments are responsible for posttreatment pain (neuropathic or myofascial), often making it difficult to diagnose a possible recurrence of the disease.