En Belgique, les entreprises de travail adaptés ( eta ) font partie du secteur dit « non marchand » alors qu’elles exercent leurs activités dans le cadre de relations de sous – traitance. C’est au cœur d’une tension structurelle entre enjeux économiques et sociaux que se déploie une intervention sociale multifacettes en faveur de salarié·es en situation de handicap. Les missions de suivi social individuel prises en charge par des travailleur·euses social·es, mais aussi des représentants syndicaux, semblent aujourd’hui soumises à des contraintes industrielles et marchandes croissantes. À travers les récits de deux figures de proue de l’accompagnement social de première ligne, l’article s’arrête sur ces exigences accrues de réactivité et de complexification des tâches (sociales comme industrielles). Il montre les reconfigurations de l’organisation du travail qui en découlent, qui semblent de moins en moins compatibles avec les pathologies des salarié·es et avec les temporalités du travail social.