La compétition réglée qui caractérise le sport moderne s'incarne dans la figure du champion : non seulement celui qui atteint à l'excellence en faisant la preuve des qualités exigées, mais aussi, plus particulièrement, le premier de tous, le meilleur, désigné selon les procédures et les règles propres à chaque sport. Primus inter pares, le champion est celui qui culmine, seul, à la pointe la plus effilée de la meute de compétiteurs lancée à la conquête du titre. Comment est-il parvenu à cette position incontestable — pour un temps — et reconnue de tous, sinon en acceptant les règles d'un jeu contrôlé et validé, en se soumettant à la mesure et à la comptabilité communes ? Le contrôle et la mesure de la performance sont les conditions d'un étalonnage des concurrents selon un classement ordinal que son objectivité met à l'abri des contestations.