Une analyse historique du cours d'analyse supérieure donné par Guido Fubini à l'université de Turin en 1916 et entièrement consacré à la théorie des nombres ouvre d'intéressantes perspectives d'étude. L'article retrace une pratique de patrimonialisation collective, au sens où il analyse comment une communauté mathématique (l'École italienne de géométrie algébrique) liée à un lieu spécifique (l'université de Turin) organisait l'enseignement supérieur au cours d'une année donnée (1916), l'objectif étant d'identifier ce qu'elle jugeait important de préserver et de transmettre par rapport à un certain domaine du savoir, aux ressources disponibles et à une identité construite sur le temps long.