Les rapports du muscle court extenseur radial du carpe avec la branche de division profonde du nerf radial Intérêt dans la physiopathologie des épicondylalgies

Les syndromes canalaires autour du coude et de l'avant-bras. Partie 2: nerf radial et nerf médian

“…Le diagnostic différentiel avec une épicondylite reste difficile d'autant que ces deux atteintes sont parfois associées dans les formes chroniques (5 à 10 %) [1,7,8] du fait d'une irritation secondaire du NR au niveau du tunnel radial par extension de l'inflammation provoquée par l'épicondylite. Dans ces formes, une libération isolée du tunnel radial ne soulagera pas toujours l'épicondylite, de même que la désinsertion des épicondyliens ne décomprimera pas le nerf.…”

L'endoscopie extra-articulaire du coude

“…L'étude de Ljung et al [14] confirme l'existence de changements morphologiques à l'inté-rieur du tendon du court extenseur radial du carpe sans noter la présence de lésion inflammatoire aiguë, faisant de l'épicondy-lite plus une pathologie dégénérative chronique qu'une pathologie aiguë inflammatoire. D'autres structures sont incriminées dans la genèse des douleurs : la compression du nerf interosseux postérieur sous l'arcade de Frohse ou dans le tunnel radial [15], les plica intra-articulaires, ou la pathologie d'insertion de l'extenseur commun des doigts [16].…”

Compressions du nerf radial au coude

“…À l'étage supérieur, le nerf radial donne une branche collatérale pour le brachioradial (5 à 6 cm au-dessus de l'épicondyle), puis 2 cm en dessous une branche pour le long extenseur radial du carpe (Extensor Carpi Radialis Longus ECRL) et des filets articulaires destinés à la partie latérale de l'articulation. À l'étage moyen, la branche profonde s'insinue sous l'expansion aponévrotique médiale du court extenseur radial du carpe (Extensor Carpi Radialis Brevis ECRB) [5] et peut entrer en conflit avec son bord libre parfois épaissi ou renforcé par une arcade fibreuse tendue de l'ECRB à l'aponévrose des fléchis-seurs [6]. Le nerf de l'ECRB a une origine variable, à partir de la branche profonde, voire de celle de l'ECRL, mais aussi à partir de la branche superficielle dans 15 % [3], 43 % [7], ou 75 % des cas [5], ou d'une trifurcation du tronc commun du nerf radial.…”

“…À l'étage inférieur, le radius en profondeur et les structures musculoaponévrotiques longitudinales des épi-condyliens latéraux enserrent le nerf qui lui-même chemine entre les deux faisceaux du muscle supinateur. Dans 30 % des cas pour Spinner [6], 40 % pour Laulan [5], 57 % pour Prasartritha [7], le bord proximal du faisceau superficiel du supinateur est aponévrotique. Cette arcade aponévrotique absente à la naissance n'est pas pathologique.…”

“…Le cas de Dickerman et al [47] confirme l'incidence de la musculature hypertrophique. Le bord du court extenseur est un agent qui peut intervenir, soit isolé-ment en pronation [6] car il précroise le nerf [5] et agit en ciseaux sur lui [48], soit comme agent associé renforçant la pression sur d'autres éléments.…”