Les pratiques d’intervention destinées aux personnes en situation d’itinérance (PSI) ont longtemps été des pratiques de contrôle social. À ces pratiques asilaires se sont superposées dans les dernières années de nouvelles approches de soin (care) (Aranguiz et Fecteau, 2000 ; Astier, 2007 ; Paperman et Laugier, 2011 ; Tronto, 1993). Parmi celles-ci, les pratiques de proximité se démarquent dans la création de liens d’intervention significatif auprès des PSI (Fontaine et al., 2019). Toutefois, dans le contexte actuel de la pandémie de la COVID-19, avec la fermeture des services et les éclosions, les relations de proximité ont été mises à l’épreuve. De l’automne 2020, jusqu’au printemps 2021, de nouvelles super structures ont vu le jour afin de répondre aux besoins des PSI qui ne pouvaient plus être comblés pour diverses raisons, entre autres liées à la pandémie. Rappelant les formes de prises en charge asilaires d’un autre siècle, ces dispositifs s’éloignent de façon draconienne des pratiques d’intervention de proximité. En parallèle, les pratiques de care tendent aussi à être de moins en moins reconnues, voire remplacées. Cet article se veut une réflexion pratique et théorique sur la manière dont la pandémie a affecté les pratiques d’intervention de proximité destinées aux PSI.