Les mots pour le dire : acculturation ou racialisation? Les théories antiracistes critiques (TARC) dans l’expérience scolaire des jeunes NoirEs du Canada en contextes francophones

Abstract

La théorie de l’acculturation a été utilisée dans le champ multidisciplinaire de l’interculturel pour l’étude de phénomènes socioéducatifs liés à la migration. Cependant, de plus en plus, des chercheurs en éducation, Afro-Canadiens notamment, proposent des cadres théoriques inspirés de la théorie raciale critique pour camper le contexte dans lequel a lieu l’expérience scolaire des jeunes Afro-Canadiens. Leur perspective amène à remettre en question le concept d’acculturation et à adopter plutôt celui de racialisation. Cet article propose une réflexion théorique sur le passage de l’acculturation à la racialisation dans le cadre de la théorie antiraciste critique (TARC) revisitée par Dei. Les enjeux, portée et limites de cette théorie antiraciste critique dans la compréhension de l’expérience scolaire de jeunes Afro-Canadiens de Montréal sont discutés.

Capacitisme et (néo)racisme au sein des processus de classement scolaires au Québec : interprétations par les intervenants des difficultés des élèves issus de l’immigration

“…Cette « culturalisation du social » génère un certain aveuglement face au racisme en le réduisant à un phénomène d'incompréhension interindividuelle. Cette dépolitisation du racisme, que certains associent au concept de colorblindness (Gotanda, 1991), ne serait pas étrangère au contexte sociohistorique particulier de la société québécoise 11 (Mc Andrew, 2010a ;Thésée & Carr, 2016). En effet, ce contexte marqué par une « dominance ethnique ambiguë » entrave la reconnaissance des rapports sociaux asymétriques ayant marqué son passé colonial et ses nombreuses vagues migratoires.…”

Les composantes de l'espoir critique dans les récits de parents Afro‐Canadiens de la Nouvelle‐Écosse

“…Thésée et Carr (2016) estiment que les praticiens et les chercheurs en éducation gagneraient à intégrer cet angle d'analyse dans leurs études auprès des populations noires, y compris les immigrés noirs. Selon Thésée et Carr (2016), les différents aspects du racisme anti-Noirs sont les suivants :…”

“…Thésée et Carr (2016) estiment que les praticiens et les chercheurs en éducation gagneraient à intégrer cet angle d'analyse dans leurs études auprès des populations noires, y compris les immigrés noirs. Selon Thésée et Carr (2016), les différents aspects du racisme anti‐Noirs sont les suivants :

Une attention particulière doit être accordée au racisme anti‐Noirs ( anti‐Black racism ) parce que les Afro‐Canadiens sont directement interpellés par ce racisme qui présente une caractéristique fondamentale, soit la totale impossibilité d'y échapper, que ce soit (a) dans l'espace social (le phénotype racialisé est toujours visible), (b) dans la durée (le phénotype racialisé est fixé chez l'individu; (c) au fil des générations (le phénotype racialisé est transmis génétiquement de générations en générations). Le racisme anti‐Noirs se présente donc comme un phénomène à la fois chronique (en tout temps), systémique (en tout espace social) et systématique (dans tous les aspects de la vie sociale).

…”

Beyond Pain and Outrage: Understanding and Addressing Anti‐Black Racism in Canada

“…They also drew attention to the ways in which Canadian sociological scholarship has not sufficiently examined or incorporated how race and concomitantly racism operate to mediate the social, economic, educational, and professional lives of Black Canadians. Thésée and Carr (2016) have observed that in some Canadian studies, African Canadians' experiences are associated with problems of acculturation while racialization is minimized or ignored. Yet, research has shown that racist stereotypes (Creese 2019; James 2012), racismrelated stress (James et al 2010), and historic and contemporary structural barriers affect Black Canadians across regional, linguistic, immigrant, and/or socioeconomic status groups (United Nations Human Rights Council 2017).…”